Logements : une feuille de route pour des ébauches de solution

La problématique du logement permanent et saisonnier sur l’île de Ré est prégnante

Le 13 octobre dernier, la Communauté de Communes (CdC) de l’île de Ré a organisé les Assises du logement à La Couarde-sur-Mer dans la salle de spectacle de La Maline. Un mur d’expression avait été installé pour donner la parole aux Rétais. Une feuille de route a donc été mise en place pour “l’habitat et le logement durable”. Des pistes d’action ont été trouvées et présentées. Cette feuille de route sera soumise aux votes des délégués communautaires le 15 décembre 2022 lors du Conseil communautaire.

Plusieurs projets de logements sociaux vont sortir de terre très vite : Sainte-Marie-de-Ré (Les Hirondelles), Saint-Martin-de-Ré (Ancienne gendarmerie), Le Bois-Plage-en-Ré (La Poizière) et La Couarde-sur-Mer (Le Petit Noue). D’autres projets devraient également voir le jour à Ars-en-Ré et Saint-Clément-des-Baleines plus tardivement. Mais le logement social ne suffit pas à lui seul, à fournir un toit décent, notamment aux actifs rétais, qui sont dans l’obligation de s’expatrier dans l’agglomération rochelaise (voir aussi le reportage « Pas de toit, pas de chocolat »), même s’ils ont un emploi sur Ré.

Peggy Luton, vice-présidente de la CdC en charge du logement, explique : “Nous savons qu’il y a des professions où nous devons apporter urgemment des réponses en termes de logement. On pense notamment au personnel hospitalier, aux aides à domicile ou encore aux sapeurs-pompiers”. Pour ce faire, le groupe de travail va se pencher durant le premier semestre 2023 sur les moyens de remettre du locatif privé à l’année sur le marché et pour cela, rendre la location permanente plus attractive pour les propriétaires à travers différents leviers d’aide : garantie de loyer, caution locative ainsi que des abattements fiscaux.

Afin de réguler le marché, les meublés de tourisme devront être impérativement enregistrés. Ce numéro d’enregistrement devra apparaître sur les différentes plateformes de locations (Airbnb, Booking ou encore Abritel…). Peggy Luton explique que la CdC “manque de données solides sur la réalité des meublés de tourisme sur l’île de Ré”. Lionel Quillet, président de la Communauté de comunes ajoute que “cette décision est laissée à l’appréciation de chacun des maires et qu’ils ont le pouvoir absolu« . Cependant, il serait “surpris” si des maires votaient contre pour leur commune.

La CdC souhaite également impulser une production publique de logements saisonniers. Plusieurs communes ont d’ores et déjà proposé des solutions d’hébergement à travers la rénovation de bâtiments. Une convention tripartite entre l’État, la CdC et les communes est envisagée. La commune sera toujours premier maître à bord pour lancer les projets. La collectivité réfléchit à des aides de financement pour les communes où des écarts entre l’offre et la demande sont trop importants.

Enfin, un P.L.H. (Programme local de l’habitat) va également être mis en place. Peggy Luton commente l’intérêt d’un tel outil : “Même si l’île de Ré, de par sa taille, n’est pas obligée de l’établir, cela reste un souhait. C’est un document qui va nous permettre un diagnostic complet en termes de logement sur le territoire. Cela nous permettra de fixer des orientations et un plan d’action”.

La collectivité passe à la vitesse supérieure face à l’urgence du problème.

Jules Serrurier

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