Sophie Perrain met des fleurs dans les assiettes

Sophie Perrain est agricultrice depuis seulement deux ans que déjà elle a besoin d’étendre les terrains sur lesquels elle récolte le fruit de son labeur. Une production de niche, pour le moins originale mais tendance puisque Sophie a choisi de cultiver des fleurs comestibles à destination des grandes tables des restaurants et peut-être demain du grand public.

Implantées en bio à La Flotte, elle cultive plus de 150 espèces de fleurs comestibles parmi lesquelles des pensées, des roses, des œillets d’Inde, des violettes,des capucines, du calendula, mais aussi des aromates, des fines herbes et des plantes sauvages. Plantes sauvages qu’elle va chercher sur des spots précis et secrets et qu’elle réaclimate ensuite sur ses parcelles.

Soutenue par la Communauté de Communes de l’île de Ré, par la commune de La Flotte, Sophie Perrain a récemment reçu un coup de pouce des conseillers départementaux de l’île de Ré. Ils se sont rendus sur ses terres afin de la rencontrer sur son exploitation et les nouvelles parcelles que le Conseil départemental lui permet d’exploiter dorénavant. Elue au Département, Véronique Richez-Lerouge a défendu son dossier auprès de ses collègues pour lui céder deux nouveaux terrains en fermage, à une encablure de son exploitation initiale (le tout sur la commune de La Flotte).

Chacune de ces fleurs apporte aux plats (salades, desserts), non seulement une esthétique qui magnifie les assiettes mais aussi des saveurs différentes : plus ou moins épicées, amères, sucrées… Les grands chefs en raffolent. Sophie les récolte à la main, avec le plus grand soin.

Cette démarche est d’autant plus originale que rien ne la prédestinait à devenir agricultrice. Ingénieure agronome dans une autre vie, cette native de l’île de Ré est ensuite devenue musicienne professionnelle. Pendant une vingtaine d’années, elle joue du saxophone dans des formations avant que des problèmes physiques ne l’empêchent de continuer dans cette voie.

Ce goût pour le beau, pour l’harmonie, Sophie Perrain l’exerce aussi à ses heures perdues en pratiquant la cueillette. Des rencontres avec quelques botanistes émérites feront le reste et la convaincront d’entamer cette belle reconversion. Elle trouvera un mentor en la personne de Pauline Doninici, qui a été l’une des premières à cultiver des fleurs comestibles sur le littoral atlantique et a surtout fondé l’Association des producteurs de fleurs comestibles. Mutualisation de graines et de conseils suffiront pour permettre à Sophie d’oser se lancer. C’est ce qu’elle a fait en 2021 et aujourd’hui, deux ans plus tard, là voici qui s’agrandit. Un sacré challenge : en plein champs et en permaculture.

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Virginie Valadas