Retraites : une jeunesse « déter »

Les Rétais s’est glissé dans le cortège des manifestants rochelais lors de la journée de contestation et de grève du 23 mars pour aller recueillir des réactions des jeunes : lycéens et surtout étudiants réunis sous la bannière du syndicat Solidaires étudiants. Il s’agissait de faire écho à la diffusion de notre reportage en date de la première manifestation du 19 janvier où nous avions interviewé le jeune activiste rétais Paul Herbreteau. A ce moment-là, les jeunes étaient encore peu nombreux à se mobiliser contre cette réforme.

Jeudi 23 mars, c’était un peu l’épisode 1 de la saison 2. Entre temps, l’utilisation de l’article 49,3 pour faire passer la réforme aux forceps le mardi 21 mars et les déclarations du président de la République au Journal Télévisé de 13h le 22 mars auront fini de mobiliser une jeunesse qui se sentait peu concernée au départ.

A noter qu’à La Rochelle, la manifestation qui a rassemblé le plus de participants depuis le début du mouvement, 13 000 selon la CGT, moitié moins selon la préfecture, s’est déroulée sans heurts notables et dans une atmosphère plutôt « bon enfant » comparée aux autres rassemblements en France.

Et on est jeune, déter et révolutionnaire !” clamait haut et fort le cortège étudiant. “C’est la première fois que nous sommes aussi nombreux !” explique Corentin, membre du syndicat Solidaires étudiants. Si les jeunes sont présents dans les rues ce jeudi 23 mars à La Rochelle, c’est en partie pour répondre à l’allocution prononcée par Emmanuel Macron la veille : “Je pense qu’il se fout de nous ! Il a même enlevé sa montre en pleine interview… C’est un sketch !” nous confie Pierre Abraham, étudiant en Master à l’université de La Rochelle.

Olivier Falorni, député de la 1ère circonscription de Charente-Maritime était lui, pris à partie sur des pancartes, pour ne pas avoir voté la motion de censure et pour ne pas avoir clarifié son possible choix de vote avant le 49,3. Le député de La Rochelle-Ré n’est pas en odeur de sainteté auprès d’une jeunesse étudiante, émanant de la Nupes, notamment et de LFI, qui lui reproche d’être trop proche et dans la ligne du pouvoir en place (et d’avoir été absent de l’assemblée nationale pour voter la généralisation du repas à 1 euro pour tous les étudiants).

Certains étudiants scandaient également le slogan « La jeunesse emmerde le Front National » reprenant le refrain du groupe punk Les Bérurier Noir, refrain qui alimentait les manifestations de la fin des années 80, puisque la chanson a 38 ans. Elle n’a visiblement pas pris une ride, chez les jeunes manifestants de gauche et d’extrême gauche, malgré le changement de nom et de leader du parti d’extrême droite, qui – rappelons-le – compte aujourd’hui 89 députés au parlement. Des députés qui, paradoxalement, constituent l’une des principale force d’opposition au gouvernement Borne.

Gabriel Page et Virginie Valadas

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