État des lieux rétais après les trois tempêtes

Lors d’un point presse, Lionel Quillet, président de la Communauté de communes de l’île de Ré, Patrick Rayton, maire de La Couarde-sur-Mer en charge du littoral à la CdC et Lina Besnier, maire de Saint-Clément-des-Baleines ont dressé le bilan des dégâts après le passage des trois tempêtes : Céline, Ciaran et Domingos. Pas de dégât majeur ni de victime à déplorer, heureusement, mais une grande inquiétude et même de l’impatience exprimée face à l’érosion des dunes à plusieurs points de l’île de Ré.

Le rendez-vous était fixé devant le phare des Baleines, afin que tout le monde puisse aller observer l’énorme trou qui a été comblé, entre deux tempêtes, en descente du monument, sur le flanc de la plage : 15m3 de béton ont été coulés pour combler l’entaille, entre les tempêtes Céline et Ciaran, des travaux d’urgence pris en charge à 50% par la CdC et à 50% par le Conseil départemental. La maire Lina Besnier attend maintenant que des pavés soient posés sur le béton pour que le paysage, entre patrimoine historique et patrimoine naturel,  retrouve sa figure initiale. À Ars-en-Ré, d’autres détériorations ont été constatées à la jetée de la Grange et sur le parement de la descente du Jard. Une portion de parapet sur la digue de Beauregard s’est rompue. Des réparations seront effectuées par la Brigade des digues du 27 novembre au 14 décembre. Les digues en enrochements et en gabions (cages métalliques emplies de pierres) ont quant à elles été déstabilisées. Une intervention sur la digue de Montamer, à Sainte-Marie-de-Ré, a été demandée par la CdC au Département, gestionnaire de l’ouvrage. Des surverses sont survenues dans les marais, au niveau de la vanne du Louzon, entraînant une dégradation des berges du chenal. Des travaux sont prévus. 

Des dégradations modérées

« Mais ces dégradations sont modérées et aucun dégât majeur sur des bâtiment privé ou public n’est à déplorer, ni évidement aucune victime » s’est félicité Lionel Quillet, pour qui le passage de la tempête Céline, vents forts et pluie, avec une surcote combinée à un coefficient de marée supérieure à 103, faisait office de véritable test : « les digues maçonnées ont tenu bon, ce qui prouve que les travaux effectués depuis Xynthia pour 35 millions d’euros n’ont pas été inutiles ». Et le maire de Loix de souligner également que c’est le fruit d’un entretien régulier avec des investigations semestrielles réalisées par le service Mer et Littoral de la CdC et des travaux effectués tout au long de l’année par la Brigade des digues.  

L’érosion des plages : il faut aller plus vite

Là où l’inquiétude est plus grande, c’est par rapport au trait de côte et à l’érosion des dunes : selon les premières estimations, le cordon dunaire aurait reculé de 4 mètres, en moyenne, sur l’ensemble de l’île de Ré. Cette érosion est plus élevée à certains endroits et peut aller jusqu’à 6 mètres, par exemple, à La Couarde-sur-Mer. 

Un mouvement de va et vient du sable

Sur les plages, le niveau de sable qui atténue les effets de la houle et protège le cordon dunaire – aurait diminué d’environ 80 cm en moyenne. Néanmoins, le passage de la tempête Domingos pourrait avoir permis le réensablement de certaines dunes et plages, notamment au Bois-Plage.

Ces données seront précisées à partir de la deuxième moitié du mois de novembre grâce aux levés typographiques et photographiques réalisés par le bureau d’études Casagec-Ingénierie. Celui-ci étudie depuis 2013 l’évolution du trait de côte de l’île de Ré dans le cadre de l’Observatoire du littoral de la Communauté de communes de l’île de Ré. Dix ans de suivi de trait de côte par le cabinet d’ingénierie devraient permettre d’envisager des solutions à mettre en place au cas par cas : ici des épis, là un renforcement de la dune… Pour Lionel Quillet « les procédures sont trop longues ». Depuis trois ans, le Département a lancé des études pour renforcer la dune au lieu-dit Le Moulin Brulé à La Couarde, mais selon lui, on ne peut plus attendre. L’élu envisage que la Communauté de Communes puisse reprendre la main rapidement sur les travaux à effectuer. « Sur ce sujet, nous échangeons beaucoup avec nos confrères d’Oléron qui sont confrontés aux mêmes problèmes » dit-il.

Une bonne préparation et un système d’astreinte efficace

En prévision des tempêtes, le dispositif d’astreinte du service « protection du littoral » de la Communauté de communes a été activé dès le jeudi 26 octobre. Les agents du service ont sillonné le territoire afin de recenser les dégâts nécessitant la réalisation de travaux d’urgence.

La veille météorologique effectuée en amont a permis d’engager une concertation avec les communes dès le vendredi 27 octobre au matin. Celle-ci a abouti à la fermeture rapide des accès aux plages et des systèmes d’endiguement par les mairies. 

La Communauté de communes a quant à elle fermé le portail coulissant arrière de la digue du Boutillon et la porte anti-submersion du port de La Flotte. Cette dernière a permis d’éviter d’importants dégâts sur le port, compte tenu des débordements observés sur les ports de Loix, Ars-en-Ré et Saint-Martin-de-Ré.  

Entre le 28 octobre et le 5 novembre, la porte anti-submersion de La Flotte a été fermée à trois reprises. Cet ouvrage exceptionnel, unique en France fait parfois l’objet de visite commentée. 

Images et montage Hugo Da Silva, texte Virginie Valadas

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