Ehpad public : la mobilisation reste entière

Mardi 19 décembre, la CGT hospitalière organisait sa deuxième journée d’action devant l’Ehpad de Saint-Martin-de-Ré où sont annoncées des fermetures de lit au début de l’année 2024 et notamment la fermeture de l’Unité dite protégée qui accueille des résidents atteint de la maladie d’’Alzheimer et d’autres troubles cognitifs. 

C’est la deuxième journée de mobilisation organisée par la CGT hôpital devant l’Ehpad de Saint-Martin-de-Ré

Une situation que refuse en bloc la population locale, les élus rétais, le personnel de l’Ehpad et les familles des résidents concernés, qui se mobilisent depuis plus d’un mois pour éviter cette échéance.

Voir aussi sur le même sujet : https://les-retais.fr/ehpad-de-saint-martin-de-re-les-elus-montent-au-creneau/

 https://les-retais.fr/forte-mobilisation-pour-lehpad-de-saint-martin/.

Pour rappel, la direction du groupe hospitalier La Rochelle/Ré/Aunis envisage de réduire le nombre de lits du seul Ehpad public de l’île de Ré de 160 à 100, faute de personnel suffisant et parce que l’Ehpad serait déficitaire d’un peu plus de 700 000 euros. C’est cette politique du chiffre que réfute les élus de l’île de Ré, qui pointe du doigt, eux, une absence de management et une mauvaise gestion de l’établissement. Ainsi depuis plus de trois mois, les familles n’ont reçu aucune facture. Ainsi, le personnel soignant, faute d’encadrement, est enclin à démissionner…

Il y avait moins de monde lors de cette deuxième journée de mobilisation mais tout de même une quarantaine de personnes dont la suppléante du député Olivier Falorni et son attachée parlementaire, les deux conseillers départementaux Véronique Richez-Lerouge et Patrice Raffarin, ainsi que des citoyens du collectif qui vise à défendre l’établissement de santé rétais. En matinée, Lionel Quillet, président de la Communauté de communes de l’île de Ré et Patrice Déchelette, maire de Saint-Martin s’étaient aussi déplacés sur place pour montrer leur soutien. Avec toujours le même mot d’ordre : maintenir l’unité protégée ouverte et maintenir en parallèle un nombre de lits suffisants pour accueillir la population vieillissante de l’île de Ré.

La fausse bonne nouvelle

En matière de politique, les bonnes nouvelles sont suffisamment rares pour ne pas être partagées avec les citoyens. C’est pourquoi Lionel Quillet a annoncé, en préambule des débats du Conseil communautaire du 15 décembre, que le courrier que les élus de l’île de Ré avaient adressé à la ministre des Solidarités Aurore Bergé au sujet de l’Ehpad public de Saint-Martin-de-Ré, était remonté jusqu’à la Première ministre Elisabeth Borne. 

Lors du Conseil communautaire du 15 décembre, les élus ont fait consensus au sujet de l’Ehpad

Dans son courrier de réponse aux élus Rétais, Aurore Bergé écrit : « Concernant l’unité protégée, elle a vocation à être pérennisée, ce pour répondre aux orientations nationales mais également et surtout aux besoins du territoire ». L’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle Aquitaine a donné son accord pour que l’unité protégée soit maintenue : de 24 lits, elle passerait à 12.

Mais par le jeu des vases communicants, l’Ehpad public diminuerait le nombre de lits total pour ne plus accueillir que 80 résidents, les 12 lits de l’Unité protégée compris. Dans ce cas de figure, le déficit de l’établissement s’élèverait alors à 530 000 euros tout de même.

L’importante réunion du 21 décembre

La mobilisation citoyenne, la pétition de Véronique Richez-Lerouge et d’un collectif qui a recueilli plus de 3000 signatures, des questionnements quant à la gestion de l’établissement sont autant d’arguments qui seront amenés à la table des négociations le jeudi 21 décembre. Une réunion est enfin organisée avec la directrice générale du groupe hospitalier : Valérie Bénéat-Marlié, en présence de Lionel Quillet, président de la CDC de l’île de Ré, de Gérard Juin, en sa qualité de médecin et de maire du Bois-Plage, de Patrice Dechelette, maire de St-Martin-de-Ré, des conseillers départementaux Véronique Richez-Lerouge et Patrice Raffarin, de Jean-Claude Godineau, vice-président en charge de l’autonomie au Département, et du représentant de l’ARS Nouvelle Aquitaine. Le député Olivier Falorni fait le déplacement spécifiquement pour assister à cette réunion, malgré l’actualité très dense de l’Assemblée nationale.

La négociation sera serrée et les élus rétais entendent bien dépasser la simple politique comptable pour envisager l’avenir de l’Ehpad sur du long terme. Au delà de la rallonge budgétaire qu’il faudra abonder et qui permettra d’agir à courte échéance, il s’agit bien de proposer des solutions pour se projeter au delà des dix prochaines années, dans un territoire où 40% de la population a plus de 75 ans.

Un front uni d’élus

Pour tous les élus communautaires de l’île de Ré, pour les conseillers départementaux, comme pour le député de la circonscription il s’agit de faire front commun et de maintenir la pression sur la direction de l’hôpital. Lors de sa session d’hiver, les conseillers départementaux° ont voté une augmentation substantielle de la prise en charge de l’hébergement des résidents dans les Ehpad. Cet effort financier ne sera peut-être pas suffisant pour convaincre la direction du groupe hospitalier de maintenir la structure en capacité d’accueil importante. La direction du centre hospitalier applique une pure politique comptable dictée par les chiffres et les bilans, souvent au détriment de l’humain. 

°les départements sont organismes de tutelle et financent la partie hébergement des résidents, quand l’Agence Régionale de Santé (ARS) prend elle en charge, les soins et la partie médicale.

Virginie Valadas

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