Fin de partie pour la statue de la Vierge
Le verdict du Conseil d’État est tombé, la statue de la Vierge devra quitter le domaine public. La plus haute instance administrative de France avait été saisie par la municipalité. Les magistrats ont confirmé les deux premières décisions de justice, qui allaient dans le sens du respect de loi de 1905 sur la laïcité.
Dura lex sed lex, la loi est dure mais c’est la loi. Avant Noël, la statue de la Vierge située au carrefour de plusieurs rues à La Flotte sera déplacée. Ainsi en a décidé le Conseil d’État, saisi en cassation par la municipalité de La Flotte, contre l’injonction de déplacer la statue.
Avant le Conseil d’État, en janvier dernier, la cour administrative de Bordeaux avait elle-même confirmé une précédente décision de justice du tribunal administratif de Poitiers : pas de symbole religieux sur la voie publique, la statue doit être déplacée.
Pour rappel, c’est la fédération départementale de la Libre pensée, une association de défense de la laïcité, qui a initié cette procédure à l’encontre de la municipalité, estimant que la statue avec une connotation religieuse, n’avait pas à se trouver sur le domaine public, selon la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État.
Pourquoi avoir lancé cette procédure en 2021, alors que la statue est située à cet endroit depuis de nombreuses années ? Accidentée par une voiture en 2020, une reproduction de la statue avait été installée sur son piédestal au même endroit peu après, un fac-similé en fait, alors que la statue originale, une fois réparée a été installée dans l’église de la commune.
L’éventuel retrait de la statue du domaine public rétais a soulevé un vent de contestations de la part de la population rétaise, qui y voit, non pas un symbole religieux mais un repère patrimonial. Elle avait même suscité une mobilisation d’associations, de partis d’extrême droite et d’intégristes religieux.
Mais les magistrats ont jugé que la signification religieuse de la statue était incontestable. Devant le Conseil d’État, la défense de la municipalité a fait valoir que le terrain sur lequel se trouve la statue est en indivision public et privé.
Cet argument n’aura pas été, lui non plus, retenu par les juges. Aujourd’hui, le maire de La Flotte Jean-Paul Héraudeau estime avoir épuisé tous les recours juridiques à la demande de ses administrés et de son conseil municipal et prend acte de la décision de justice qu’il mettra à exécution dès réception du courrier officiel.
Journaliste Virginie Valadas, montage Hugo Da Silva
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