Transports scolaires : encore beaucoup trop de couacs
Pas un jour ne se passe sans que les pages d’échanges entre Rétais du réseau social Facebook ne mentionnent de nouveaux incidents relatifs aux transports scolaires des lycéens et étudiants de l’île de Ré, alors même qu’est bien entamée la troisième semaine après la rentrée.
Bus bondés qui ne s’arrêtent pas aux arrêts, chauffeurs non formés et peu aimables qui ne connaissent pas les itinéraires, horaires non adaptés aux heures d’entrée et de sorties des lycées, enfants laissés sur le bord des routes, retards à justifier de la part des parents auprès des établissements scolaires et parents contraints de faire des allers-retours à La Rochelle quand ils le peuvent pour soit, amener leurs enfants au lycée, soit les ramener… Du coup, des parents se retrouvent à endosser la casquette de « chauffeur de transport collectif » car, tant qu’à en ramener un ou une, leur progéniture, ils ramènent aussi les copains et les copines.
Il était encore fait mention de nombreux incidents le lundi 16 septembre.
Or, les journées des lycéens de l’île de Ré sont déjà bien longues, quand avec un emploi du temps « normal », et des cours qui commencent à 8h15 pour s’achever à 16h45, ils quittent le foyer à 7h le matin, pour n’y revenir qu’entre 18h30 et 19h, et encore quand ils habitent dans le secteur sud de l’île. Si en plus, le service de transport scolaire est déficient ! Voila qui n’incite pas les enfants à favoriser les transports collectifs : ils sont nombreux à réclamer un scooter et à souhaiter passer leur permis de manière anticipée.
Une situation qui n’a que trop duré
Evidement, cette situation n’a que trop duré. Ces incidents qui se multiplient dans le temps et la fréquence entraînent de l’insécurité pour les adolescents laissés sur le bord des routes, contraints de marcher à pied ou de faire du stop, cela les met également dans une situation très inconfortable vis à vis de leur scolarité (vis à vis des professeurs, de l’encadrement au lycée et des camarades de classe) et cela augmente le trafic routier des voitures vers la ville avec les parents qui viennent se substituer au service défaillant, tout le contraire de l’effet escompté.
Excédés, des parents d’élèves envisagent de bloquer le pont. L’Association des parents d’élèves libres et autonomes, l’AARPE se saisit du problème et lance une pétition. Le problème ne serait pas réservé aux Rétais, les lycéens de Marans, de Ferrières d’Aunis et des autres communes hors agglomération de La Rochelle ne sont pas mieux lotis.
Interrogée le lundi 16 septembre, Lina Besnier élue à la Communauté de communes de l’île de Ré en charge des mobilités dit s’être saisie du problème dès le jour de la rentrée scolaire, surtout concernant la suppression de l’arrêt place de Verdun qui concerne les scolaires mais pas que. Elle s’est entretenue avec les élus de l’agglomération rochelaise et de la Nouvelle Aquitaine. Elle attend des réponses pour cette fin de semaine, après une réunion avec les services techniques et une autre avec les élus de la région Nouvelle Aquitaine et surtout de la communauté d’agglomération de la Rochelle prévue pour le jeudi 19 septembre.
Des promesses d’amélioration, d’ici au plus tard, la fin septembre
La suppression de l’arrêt place de Verdun émane d’une volonté des élus de l’agglomération rochelaise, qui voudrait ne plus voir en centre-ville de La Rochelle que des bus Illico. La contrepartie de cette décision devait être la création d’un autre arrêt à proximité du centre-ville de La Rochelle. Hors les deux plus proches arrêts (la gare SNCF ou le 11 novembre) sont tous les deux à vingt minutes de marche minimum. La décision est apparue comme totalement hors-sol, elle est vécue par les Rétais et sans doute les habitants des communes en troisième couronne de La Rochelle comme en rupture totale avec les besoins des habitants, qui n’ont été ni informés, ni concertés.
Elu à la Région en charge des mobilités, Jacky Emon dit être très préoccupé par ce qui lui remonte comme informations du transport scolaire en Charente-Maritime et suivre l’évolution de la situation comme le lait sur le feu. Il promet des améliorations avant la fin septembre, au plus tard et une demande d’amélioration du service auprès d’Océcars, le prestataire de services pour les bus de Charente-Maritime.
Les réponses de la Région concernant ces dysfonctionnements
Voici les réponses qui nous ont été fournies par mail par le service communication de la région Nouvelle-Aquitaine.
« Des consignes auraient été donnés aux conducteurs des bus :
Pour les problèmes de correspondances à Sablanceaux, principalement liés aux encombrements sur la route (lignes scolaires 1509, 1510 et 1511). Si un car arrive en retard à Sablanceaux, il doit se rendre jusqu’à La Rochelle et desservir les établissements ; les autres cars n’ayant pu l’attendre pour respecter les horaires.
Un agent est présent au pôle de Sablanceaux matin et soir pour faire partir les cars à l’heure et rappeler les consignes si un car est en retard. Le transporteur, sur la base des horaires constatés en temps réel, est en train d’analyser les temps de parcours, et si besoin va faire des propositions d’adaptation des horaires aux services de la Région.
Pour les cars pleins : Océcars effectue des comptages sur lignes scolaires, étudie la répartition des effectifs sur les navettes entre Sablanceaux et La Rochelle et la répartition des arrêts entre les navettes. De plus, si les échanges en cours avec la Communauté de communes de l’île de Ré et la Communauté d’agglomération de La Rochelle pour remettre quelques passages de la ligne régulière 150 à la Place de Verdun, aboutissent, répondant aux besoins des scolaires et des autres habitants, cela pourra concourir à alléger la charge sur les lignes scolaires. Enfin, sur la méconnaissance des itinéraires par certains conducteurs : tous les conducteurs ont été formés et ont fait une reconnaissance de ligne avant la rentrée. Ils disposent aussi d’un système GPS pour les guider. Les problèmes rencontrés au démarrage sont amenés à disparaître. »
Affaire à suivre…