Tout ouïe : quand le souffle du désert envoute les chevaux en musique
Le guembri est un instrument de musique traditionnelle qui raconte à lui tout seul bien des histoires, celles du nomadisme des gnaouas (ou gnawas), des berbères et des touaregs d’Afrique du Nord et plus précisément du Maroc et du Mali.
Il raconte aussi l’esclavage. Les sons en rythmes qui en sortent sont une ode à l’exode, à l’ailleurs, au désert, aux transhumances.
Comme nous le racontent ici Youness Lachgarr et Abdallah Roudani, deux musiciens juste arrivés du Maroc à l’invitation de l’artiste rochelais Pascal Ducourtioux, l’instrument à cordes se compose d’une calebasse en bois recouvert d’une peau de chameau avec des cordes constituées à partir d’intestins de chèvres.
Cet instrument aux sonorités nord africaines sert de base aux musiciens qui composent le quatuor franco-africain Vala Baraka pour un concert qui mêle les chants et musiques du Maroc avec celles du Sénégal et la musique folk européenne.
Initialement, Vala Baraka devait faire sa tournée charentaise-maritime en juin dernier, mais des difficultés à obtenir leur visas pour les deux musiciens marocains ont repoussé cette opportunité à cette rentrée 2024. Finalement, nous nous en réjouissons, car l’actualité culturelle y est un peu moins dense qu’en juin.
Une histoire entamée dans les remparts de Taroudant
S’ils étaient en résidence pendant trois jours à la Maison de l’Afrique et des Caraïbes à Mireuil, les quatre musiciens ont rapidement retrouvé des automatismes et une grande complicité artistique, une complicité qui s’est forgée au fil des ans et des concerts qu’ils ont donné au Maroc et notamment dans les remparts de Taroudant.
Depuis plus de trente ans déjà, le griot sénégalo-rochelais Ablaye M’Baye et Pascal Ducourtioux, percussionniste et guitariste rochelais partagent concerts et albums avec le duo Senegal Acoustic. Lors d’un séjour au Maroc, Pascal Ducourtioux rencontre Youness et Abdallah. Ils ont une langue commune, celle de la musique. En associant Senegal Acoustic aux deux musiciens virtuoses marocains, le groupe Vala Baraka est né, pour créer des ponts harmonieux entre l’Afrique et l’Europe, en notes et en rythmes, dans les langues arabe, wolof, française voire même en anglais. En plus d’être infiniment beaux, les chants de Vala Baraka sont aussi militants et défendent une Afrique forte, libre et autonome.
Une histoire qui se poursuit à Loix avec les chevaux de Manu Bigarnet
Il va souffler sur l’île de Ré et La Rochelle, comme un vent chaud du désert, comme le souffle du Maroc. Cerise sur le gâteau pour le public de l’île de Ré, un cinquième acteur et quelques équidés sont associés à cette production de spectacle qui revêt là un caractère unique et exceptionnel. Puisque ce concert aura lieu sous le chapiteau loidais de l’artiste équestre Manu Bigarnet et en présence de ses chevaux, lesquels évolueront à leur guise et en liberté autour des musiciens.
Il suffira de fermer les yeux pour s’imaginer au coeur de l’Atlas avec des nomades et des musiciens entourés de chevaux berbères. Le public qui découvrira les sons de ce souffle du désert aura vraiment la baraka !
Ce spectacle exceptionnel est proposé par l’association rétaise Le Radeau de la méduse.
La tournée en Charente-Maritime de Vala Baraka est soutenue par la ville de La Rochelle, par le conseil départemental de Charente-Maritime, par la Communauté de communes de l’île de Ré et par la fondation Fier de nos quartiers.
Les dates de Vala Baraka
05 septembre : à la maison d’Afrique et des Caraïbes à La Rochelle, 06 septembre à La porte Royale à La Rochelle, 07 septembre : spectacle Tout ouïe sous le chapiteau de Manu Bigarnet à Loix, 08 septembre à La Pallice, 09 septembre à Chatelaillon
Spectacle Tout ouïe avec les musiciens de Vala Baraka, le samedi 7 septembre à 19h, sous le chapiteau Ardevac de Manu Bigarnet, 33 rue de Genève à Loix. Informations au 0616790417
Journaliste Virginie Valadas, montage Hugo Da Silva