Ré Majeure : le plus rock’n roll des festivals de musique classique

Ré Majeure 2024, ce sont dix concerts et rendez-vous à déguster avec passion entre le 24 et le 27 octobre, de Rivedoux-Plage jusqu’aux Portes-en-Ré, en passant par Saint-Martin-de-Ré, La Maline à La Couarde-sur-Mer, Ste-Marie-de-Ré, Ars-en-Ré et Loix.

Marc Minkowski invite le public sur des chemins de traverse.

La proposition de Marc Minkowski, le directeur artistique du festival et célèbre chef d’orchestre se confirme chaque année un peu plus : singularité, originalité, éclectisme, transmission, mixité de jeunes talents et de musiciens confirmés. 

Décidément, Ré majeure n’est vraiment pas un festival comme les autres. Il invite le public à emprunter des chemins différents, des routes décalées, à s’initier, à se laisser porter par les sens : l’ouÏe, la vue, mais pas seulement, comme nous pouvons le voir avec le rendez-vous Accord tannique. Dénominateurs communs : l’excellence des artistes programmés et des rendez-vous intimes entre artistes et public. 

Et ce n’est pas pour rien si Ré Majeure a parmi ses partenaires la salle des musique actuelles rochelaise La Sirène. Chaque année, Ré Majeure abolit un peu plus les frontières, casse les codes.

Pas pour rien non plus, s’il programme cette année un récital de la chanteuse lyrique Marina Viotti, formée au heavy metal où elle a appris à donner toute la puissance de sa voix. Pour Marc Minkowski, elle est la plus grande chanteuse lyrique actuelle (victoire de la musique classique en 2023). Depuis cet été, elle est surtout connue du monde entier pour avoir interprété « Ah ça ira, ça ira, ça ira ! » avec le groupe de heavy metal basque Gojira devant la Conciergerie à Paris lors de la cérémonie d’ouverture des JO. 

Récital en clôture du festival le dimanche 27 octobre à 17h30, salle Robert Vergnaud à Rivedoux-Plage.

Accord tannique : écouter le vin, boire les notes

Un concert et une dégustation de vins sur le thème de l’océan

Romain Danzanvilliers invite les amateurs (ou pas) à une dégustation musicale au domaine Arica à Loix, le vendredi 25 octobre à 17h.

Voici ce qu’il nous raconte sur ses deux passions : celle de la musique et du vin

Comment vous est venu l’idée d’associer votre passion pour la musique et votre passion pour le vin ?

Une grande œnologue m’a dit un jour que le vin était la musique de la terre. Cette phrase m’a marqué !

Ma passion pour la musique remonte à très loin, celle du vin est plus récente, mais plus j’avançais dans la découverte de cet univers incroyable qu’est le vin et plus je réalisais que l’expérience de l’écoute de la musique était proche de celle de la dégustation de vin. C’est avant tout du plaisir et du partage. Chaque vin, chaque œuvre musicale, raconte une histoire, suscite des émotions, prend ses racines dans un territoire, une époque, bouscule notre sensibilité, fait vibrer différentes notes (olfactives ou musicales) jusqu’à nous transporter. 

En partant de ces constats, j’ai commencé à rajouter le sens de l’ouïe dans les dégustations que j’organisais. J’ai remarqué que mes convives prenaient beaucoup de plaisir à se laisser bercer par l’écoute musicale, et je me suis amusé à voir si le vin ne pouvait pas avoir un impact sur la dégustation. Le pari est réussi et c’est comme cela que j’ai créé Accord Tannique !

Quels sont les points communs entre musique classique (baroque, de chambre, contemporaine, symphonique) et vin ?

Ils sont nombreux, déjà on parle avant tout de sensibilité. L’artiste cherche à nous dire qqch, tout comme le vigneron ou la vigneronne. J’ai passé beaucoup de temps à arpenter le vignoble français, en partant à la rencontre de ces acteurs et actrices fantastiques de nos terroirs. En parlant avec eux de leur travail et de leur vision, j’ai compris qu’ils étaient des artistes à part entière. La composition d’une nouvelle cuvée, avec un assemblage de différents cépages par exemple, me fait penser à la composition d’une œuvre musicale. C’est un travail d’orfèvre, très minutieux, qui demande beaucoup de savoir-faire, et comme pour la musique, il y a toujours ces petites choses inexpliquées, qui relèvent du génie. Quand je goûte un grand champagne par exemple, je peux ressentir des émotions similaires à l’écoute des chefs d’œuvres de Mozart ! 

Comment adaptez-vous ce format au festival Ré Majeure et aux vins du domaine Arica, c’est à dire des vins bio, vins de pays, vins de soif, légers et fruités ? Quel programme musical allez vous nous donner à déguster ?

La soirée Accord Tannique dans le cadre du festival Ré Majeure sera évidemment toute particulière et inédite. Tout d’abord je fais toujours en sorte de construire un programme qui soit « sur-mesure« . Ici, j’ai choisi de construire cette dégustation musicale sur une thématique autour de l’Océan Atlantique. Les participants vont partir à la découverte de quatre terroirs uniques sur cette côte, et je vais tâcher de les accompagner dans la découverte du vin et de la musique et dans la manière de percevoir les subtilités des accords que je propose. Je ne vais pas gâcher la surprise en diffusant à l’avance les vins qui seront servis, mais  ce que je peux vous dire, c’est qu’ils seront tous délicieux, emblématiques de leurs terroirs, et qu’ils auront une histoire à raconter. Vous vous en doutez, il y aura évidemment dans cette dégustation un vin du domaine Arica qui a la gentillesse d’accueillir cet évènement exceptionnel. Là encore je ne vais pas dire lequel, mais je sais d’avance que les participants seront surpris.

Côté musique, j’ai la chance d’être accompagné par une formidable violoniste, Anna GÖCKEL (qui présentera un CONCERTOT le matin-même à l’église des Portes en Ré). Là encore, je vais vous décevoir, mais je ne vais pas gâcher la surprise en révélant les accords musique & vin que nous avons choisis. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il y aura de grandes pièces du répertoire classique et puis des œuvres moins connues, plus confidentielles.

Quel est votre lien avec Marc Minkowski, le directeur artistique du festival ?

Ayant travaillé pendant 10 ans dans une grande agence artistique parisienne, je connais évidemment Marc Minkowski de réputation, mais je ne le connais pas personnellement. Je suis très heureux de faire partie de ce beau festival et enchanté de proposer une offre originale, à la croisée des chemins. Je sais de sources sûres qu’il y a de grands amateurs et connaisseurs de vin sur l’île de Ré, mais aussi beaucoup de mélomanes. Ils ne seront pas déçus de l’expérience Accord Tannique !

Rencontre avec Hélène Escriva, joueuse d’euphonium

Hélène Escriva joue de l’euphonium et nous dira tout de ce drôle d’instrument

Si comme moi, mécréante, vous n’aviez jamais entendu parlé de cet instrument de musique qu’est l’euphonium, laissez vous séduire par le discours peu banal de la virtuose de l’instrument Hélène Escriva.

Comment devient-on euphoniumiste  ?

J’ai été bercée toute mon enfance par les instruments à vents : mon père à la clarinette, ma mère au saxophone et mes frères au cor, au trombone et à la trompette. Tout naturellement, j’ai choisi un instrument de la même famille. J’avais aussi une farouche envie de faire partie de l’orchestre et d’avoir le privilège d’y avoir une chaise à moi plutôt que d’écouter les répétitions chaque semaine comme une petite souris.

 Comment décide-t-on de jouer de l’euphonium, un instrument sans doute assez mal connu du grand public ?

J’avais 3 ans lorsque j’ai découvert le tuba. C’était un concert de cuivres et je suis tombée sous le charme du son de cet instrument (et certainement du fait qu’il était le plus imposant !). Très tôt, mes parents m’ont offert un mini-tuba et j’ai commencé à souffler mes premières notes.

Parlez-nous de votre instrument, qu’est-ce qui le différencie du tuba ou des autres cuivres ?

Vous l’avez bien dit : je ne joue pas du tuba ! Mon instrument s’appelle l’euphonium. C’est une sorte de tuba-ténor, plus petit mais plus véloce ! L’euphonium est un instrument magnifique avec une personnalité virtuose et parfois sauvage, un instrument lyrique et parfois épique. Nicolas Lafitte le décrit très finement dans son conte «  La petite flûte qui voulait devenir tuba » que nous jouerons pendant le festival.

 Le conte familial que vous allez jouer à Ré Majeure est-il destiné justement à mieux faire connaître ce type d’instrument ? 

Oui, c’est une manière de rencontrer et de découvrir les sons (peut-être inattendus !) de l’euphonium mais c’est aussi, simplement, l’occasion idéale de passer un moment familial en écoutant une histoire qui plaira à tous les âges, avec des rebondissements, des moments tendres et une belle histoire d’amitié.

À le populariser et pourquoi pas, à donner envie à des jeunes gens d’en jouer ?

J’aime ces formes de concerts vivantes et interactives justement pour partager des moments privilégiés avec les publics. Ces concerts valorisent une autre écoute et créent parfois des vocations chez les jeunes (ou moins jeunes !), filles ou garçons !

Vous êtes également programmée pendant ce festival lors d’un « concertôt », une rencontre que Marc Minkowski imagine aussi plus intimiste avec une petite jauge, appréciez-vous ce genre de concert où la rencontre avec le public est très directe ?

Pour les mêmes raisons, j’aime ces concerts car ils donnent une place privilégiée au soliste et au public. C’est une rencontre immédiate avec le son des instruments et le répertoire choisi. J’aime imaginer des programmes où mes instruments (l’euphonium et la trompette basse pour ce concertôt) créent une ambiance d-étonnante. Un brin de folie, un peu d’audace et quelques pas de côté seront les ingrédients de ce moment matinal.

Êtes vous heureuse de venir jouer à l’île de Ré dans le cadre de Ré Majeure ?

Je suis très heureuse de venir sur l’île de Ré dans le cadre de Ré Majeure pour venir à la rencontre de ce public pour la première fois !

Retrouvez Hélène Escriva, avec le comédien et auteur Nicolas Laffite dans le conte musical La p’tite flute qui voulait devenir tuba

Le programme

Le jeudi 24 octobre

Concert d’ouverture à 20h30 à La Maline, avec The curious bards, un concert aux tonalités gaéliques et celtes.

Le vendredi 25 octobre

Concertôt à 11h dans l’église des Portes-e-Ré avec la violoniste Anna Göckel, le concerto sera suivi d’une rencontre avec l’artiste et d »’une dégustation de produits locaux.

Conte musical à 15h à la médiathèque d’Ars-en-Ré La p’tite flute qui voulait devenir tuba (lire ci-dessus)

-Dégustation musicale Accord Tannique à 17h au domaine Arica à Loix.

Concert du Quatuor Arod à 19h30 dans l’église de Loix.

Le samedi 26 octobre

Concertôt à 11h dans la grande salle de la Communauté de communes à Saint-Martin-de-Ré, avec Aurélien Gignoux, percussions, marimba et vibraphone. Le concerto sera suivi d’une rencontre avec l’artiste et d »’une dégustation de produits locaux.

Conte musical à 15h La p’tite flute qui voulait devenir tuba au musée Ernest Cognacq à Saint-Martin-de-Ré

Concert sous la direction de Marc Minkowski avec les musiciens du Louvre et Choeur Java en l’église de Saint-Martin à 19h30

Marc Minkowski dirige les musiciens du Louvre

Dimanche 27 octobre

-Concertôt à 11h dans la salle des cérémonies de la mairie de Sainte-Marie-de-Ré avec Hélène Escriva. Le concerto sera suivi d’une rencontre avec l’artiste et d »’une dégustation de produits locaux.

Rencontre avec Marc Minkowski à 16h, salle Robert Vergnaud à Rivedoux-Plage. Il nous racontera les 5 albums qu’il emporterait sur une île déserte. Un format de rencontre avec des artistes proposées par La Sirène.

Concert de clôture à 17h30 salle Robert Vergnaud à Rivedoux-Plage avec un récital exceptionnel de Marina Viotti, accompagnée à la guitare de Gabriel Bianco.

Marina Viotti n’a pas perdu la tête

Ré Majeure du 24 au 27 octobre

Pour plus d’informations : https://remajeure.com/

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