Port de commerce : la réparation navale made in La Rochelle va bien

Du port de commerce de La Pallice à La Rochelle, tout le monde connaît l’accueil des paquebots de tourisme (qui fait grincer des dents les écologistes) mais surtout l’accueil des cargos avec leur déchargements et leurs chargements de marchandises (céréales, produits pétroliers, pâtes à papier, colis lourds d’éolien en mer…). Les activités classiques d’un port de commerce, qui sont visibles depuis le pont de l’île de Ré et les littoraux rétais et rochelais où les allers-retours et les arrêts des navires sont maintenant familiers dans le paysage. 

Ce que le grand public connaît moins, ce sont les activités de réparation et de construction navale, des activités pourtant historiques du port rochelais, ou s’exercent des compétences d’experts pour bichonner les navires et même les gros navires. Ces activités de réparation navale sont regroupées au sein du groupement Sea Pole au Port Atlantique La Rochelle. 

Une même et unique enseigne qui permet de réunir une quinzaine d’entreprises, représentant environ 200 emplois qui interviennent dans des domaines d’expertise bien précis et complémentaires : électricité embarquée, mécanique, chaudronnerie, peinture marine anti-corrosion, carénage… Ce regroupement sous une même et seule bannière permet de faire face à la concurrence bretonne et espagnole en proposant aux armateurs et aux compagnies de navigation, une prestation de services quasiment clé en main et un guichet unique. En conséquences, l’activité tourne bien et tourne même toute l’année. Le carnet de commandes est satisfaisant.

Le bac l’Estuaire en réparation pour trois semaines

La direction de la communication de Port Atlantique La Rochelle a invité la presse à découvrir le chantier spectaculaire de réparation d’un gros navire en cale sèche, l’Estuaire qui est un des deux bacs amphidrome -c’est à dire qui peut naviguer dans les deux sens- assurant la liaison entre Royan et Le Verdon et propriété du Département de la Gironde.

L’Estuaire est entré dans la forme de radoub pour subir une révision complète, comme tous les cinq ans. Ce qui doit être réparé l’est. « Il transporte des passagers, donc évidement, il faut anticiper toutes les avaries » précise Maxime Legendre de la société Lecamus. 

Le navire est entre les mains d’une quinzaine de peintres, sept jours sur sept, le moteur est également passé au crible, avec une particularité pour ce bac, pas de système d’hélice, mais des propulseurs dont les pales sont situées sous la coque et qui vont être scrupuleusement inspectées. Après deux semaines en cale sèche, la navire sera révisé à flot pour repartir transporter des voitures et des passagers à partir du 11 octobre. Les entreprises de Sea Pole qui interviennent sur l’Estuaire disposent de ce laps de temps pour cette révision complète. Pas un jour de plus. Il s’agit d’être performant, c’est un chantier à 300 000 euros.

Investir pour accueillir les navires spécialisés dans l’éolien en mer

Fort de ce bilan satisfaisant, l’activité de Sea Pole se projette dans l’avenir, comme nous l’explique ici Nicolas Ménard, directeur des infrastructures portuaires : le contrat de plan État-Région 2021-2027 va permettre d’investir 4 millions d’euros et notamment de remplacer l’élévateur pour accueillir demain les navires spécialisés dans le transport de pièces d’éoliennes en mer. Il est prévu la reprise du fond des formes de radoub, le remplacement de l’élévateur à bateaux, l’aménagement de pontons et d’équipements. La Région participe à hauteur d’1 million d’euros. L’État prend en charge le reste.

Avec cet objectif, les entreprises de Sea Pole souhaitent également avoir accès à de la formation, notamment pour que leurs salariés puissent parler anglais. Enfin, le secteur est en tension au niveau des emplois, ces entreprises spécialisées ont du mal à recruter et pourtant, du boulot, il y en a, ainsi que des possibilités de formation interne pour des emplois qualifiés. 

La réparation et construction navale en chiffres en 2023

Nombre de navires en formes de radoub : 9 navires (6 en 2022)|

Taux d’occupation des formes : 47 % pour les 2 formes
52 % en forme 1 et 42 % en forme 2

(2022 : 64 % forme 1 et 40 % forme 2)|

Recours élévateur à bateaux : 267 levées de navires (2022 : 171)|

Occupation aire de carénage : taux d’occupation de 62 % (2022 : 79%).
(1 mois d’arrêt technique sur l’élévateur à bateau en 2023) |

Escales de navires à flot au ponton Camaret : 107 escales de navires à quai

Journalistes Hugo Da Silva et Virginie Valadas, montage Hugo Da Silva

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