Ligne La Rochelle/Lyon : c’est parti !
Lundi 17 avril, sur le tarmac de l’aéroport de La Rochelle, un comité d’accueil attend les premiers passagers à la descente de l’Airbus aux couleurs orange et blanche de la compagnie Easy Jet, en provenance de Lyon.
Partis à 8h10 de la capitale d’Auvergne-Rhône-Alpes, ces 90 personnes ont posé le pied en terre atlantique à 9h20 précises, avec, pour la majorité d’entre eux l’objectif d’un séjour de vacances et d’une visite à des proches. Quelques 20 minutes plus tard, c’était au tour de 110 Charentais Maritimes de s’installer dans l’avion de 156 places pour rejoindre Lyon, avec cette fois, parmi les passagers, quelques cadres qui avaient des rendez-vous d’affaires.
Pour l’occasion, Réginald Otten, le directeur adjoint de Easy Jet France est venu exprimer auprès de la direction et du président du syndicat mixte de l’aéroport de La Rochelle-Ré la joie de sa compagnie (la deuxième en France sur les lignes intérieures) de participer à rapprocher la Charente-Maritime de la région Auvergne-Rhônes-Alpes, avec une stratégie « connecter les régions entre elles, là où les alternatives qui existent sont plus chères et plus longues. »
Le conseil syndical de gestion de l’aéroport a choisi la compagnie britannique à l’issue d’une procédure d’urgence suite à l’annonce de la résiliation du contrat par la compagnie Chalair au 10 mars 2023. La compagnie régionale n’a jamais pu retrouver le bon niveau de fréquentation de la ligne La Rochelle/Poitiers/Lyon, d’avant la pandémie, malgré les subventions de l’Etat. Ses difficultés économiques l’avaient conduit à réduire la fréquence des vols de 11 à 5 rotations par semaine, jusqu’à annoncer l’arrêt total de la ligne, avec sept mois d’avance. En lançant cette procédure d’urgence pour sept mois – un nouvel appel d’offre sera lancé en septembre prochain pour quatre ans – le conseil syndical a assoupli le cahier des charges : l’escale à Poitiers n’est plus obligatoire, ni les onze rotations auparavant demandées pour bénéficier des aides de l’Etat. Condition exigée tout de même : proposer 37 000 sièges sur l’année.
Depuis le 17 avril, trois rotations directes auront lieu par semaine (les lundis, mercredis et vendredis), deux seulement en juillet et août (les lundis et vendredis) avec un récent Airbus A319 de 156 places. EasyJet vise les 19 000 voyageurs sur sept mois, en touchant aussi une clientèle touristique. La politique tarifaire est de 51 euros pour le prix plancher à 150, 160 euros l’aller-retour plus fréquemment.
Face aux voix dissonantes qui pourraient se faire entendre (écologistes, associations de riverains) Thomas Juin, le directeur de l’aéroport développe un argumentaire : la proposition d’une offre de lignes qui rend service aux gens et qui vient surtout pallier l’absence de ligne ferroviaire directe pour relier Lyon, Marseille ou Nice depuis La Rochelle. Des lignes permettant d’éviter l’évasion du trafic des Charentais-maritimes vers les aéroports de Nantes ou de Bordeaux, ajoutant du trafic routier au trafic aérien et l’émission de CO2 qui va avec. Enfin, il défend l’usage actuel d’avions récents, plus performants et moins bruyants, et de plus grandes capacités d’accueil permettant une diminution des rotations pour un nombre de sièges plus important. L’objectif assumé de l’aéroport de La Rochelle/Ré est de transporter plus de passagers avec moins de vols.
Pas sûr que les écologistes opposés au développement du trafic aérien l’entendent de cette oreille.
Virginie Valadas
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