Retraite, inflation, les jeunes se mobilisent
Suite à la première manifestation contre la réforme des retraites le 19 janvier dernier, les syndicats lycéens et étudiants ont lancé un appel à la mobilisation pour la semaine prochaine. Ils entendent descendre dans la rue le 31 janvier avec les autres salariés, artisans et fonctionnaires, mais entament des blocus dans les lycées et les universités dès lundi 30 janvier, soutenus par les intersyndicales lycéenne et étudiante.
A l’instar de Paul Herbreteau, jeune Flottais de 23 ans, les jeunes devraient se mobiliser massivement dès lundi contre la réforme des retraites, contre l’inflation et la précarité de la vie étudiante. Paul était déjà dans la rue le 19 janvier. Nous l’avons rencontré sur le parvis de la gare de La Rochelle lors de cette première journée de mobilisation. A la question : “Pourquoi manifestes-tu aujourd’hui ?”, plusieurs réponses lui sont venues en tête. . Bien qu’étant loin de l’échéance, il affirme ne pas vouloir travailler jusqu’à 64 ans : “c’est notre avenir, c’est important que les jeunes se mobilisent” Dit-il.
La précarité des étudiants français qui a été mise en évidence pendant la Covid et qui depuis lors perdure, est aussi un sujet de préoccupation majeure de la jeunesse. Selon l’Observatoire de la vie étudiante, 50,8% des étudiants déclarent avoir dû se restreindre au moins une fois dans l’année. 37,5% des étudiants sont boursiers sur critères sociaux, selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Outre les habituels banderoles des syndicats CGT, FO CFDT, Sud et représentants de la Nupes, certains syndicats étudiants étaient partie intégrante du cortège, ainsi que le groupe des Antifas (cagoulés en noir, ils représentent un mouvement d’extrême gauche dit antifascistes) qui compte plutôt des jeunes dans ses rangs. “c’est bien beau de nous demander de travailler jusqu’à 64 ans mais il va falloir arriver jusqu’à la retraite !” lance Camille, étudiante rochelaise de 21 ans. “Quand on regarde les logements insalubres que le CROUS propose partout en France, ça fait peur !” L’étudiante en lettres modernes, d’origine vendéenne, se sent plus concernée par les conditions de vie des jeunes, moins par les retraites.
Comme Camille et Paul, ils étaient plusieurs de moins de 25 ans à se joindre au cortège pour protester contre leur condition de vie et d’études. Il est difficile pour eux de se projeter aussi loin alors que déjà, au présent, ils sont dans la difficulté.
Gabriel Page