Grand port de La Rochelle, moins de céréales, moins de croisières, plus d’éolien
Le bilan 2023 du port de commerce de La Rochelle accuse une baisse significative des trafics en 2023, due en grande partie au contexte international et à la guerre en Ukraine qui a plombé le trafic de céréales, malgré une très bonne récolte l’an passé. Pour autant, le bilan du port n’en est pas si négatif qu’il n’y paraît dans les chiffres.
Investissements (22 millions d’euros en 2023, 40 millions d’euros en 2024) et chiffre d’affaires du port (31 millions d’euros en 2023) atteignent des records, grâce à des choix stratégiques tournés vers le développement de l’accueil de gros colis, dont des pièces d’éoliennes en mer : monopieux et pièces de transition, soit les grosses pièces jaunes, entre autres que les riverains ont déjà pu apercevoir en 2021 lors de la création du parc éolien en mer de St-Nazaire… Et demain, à échéance de 2028/2030 des bouées d’éoliennes flottantes pourront être accueillies à La Rochelle. Dès le mois de mars et jusqu’à l’hiver prochain, les grosses pièces d’éoliennes offshore du futur parc de Noirmoutier/Yeu vont transiter par La Rochelle (stockage temporaire de 124 pièces), avec l’énorme navire, unique au monde Innovation (c’est son nom).
Charte de transition écologique
L’investissement a également était conséquent en matière de transition écologique de la structure portuaire qui poursuit sa décarbonation et va l’amplifier en 2024 : installation de bornes électriques, installation d’infrastructure d’alimentation électrique des navires à quai, création d’ombrières en panneaux solaires, de couloirs de mobilité douce. Les entreprises portuaires accompagnent ce mouvement, elles ont signé fin janvier une Charte de transition écologique avec des objectifs ambitieux sur la mobilité, l’installation de panneaux solaires pour des boucles d’auto-consommation électrique etc ;
Le programme de dragage et déroctage
Le programme de dragage et déroctage entamé dans le cadre du projet d’aménagement Port Horizon 2025 connaît une nouvelle phase opérationnelle. Depuis fin décembre, c’est la dérocteuse D’Artagnan et le ponton Dipper qui sont entrés en action, opération qui se déroulera jusqu’en mars, dans plusieurs secteurs. Près de 700 000 m3 de matériaux prélevés font l’objet d’un acheminement via des conduites, partiellement immergées, jusqu’à La Repentie où l’eau de mer nécessaire au refoulement est décantée par lagunage. Les matériaux issus du déroctage seront utilisés pour finaliser le comblement de La Repentie.
L’activité croisières entame sa décrue
Suite à la réflexion territoriale qui a réunit autour de la table la Chambre de commerce et d’industrie de La Rochelle, la communauté d’agglomération de La Rochelle, Charentes Tourisme et la Coopérative Carbone, une politique de décroissance raisonnée est mise en oeuvre. L’activité croisières va donc diminuer avec moins d’accueil d’escales, l’arrêt des escales en juillet/août et le dimanche, jour de fermeture des commerces. Les croisières réservent leurs escales avec deux ans d’avance, c’est pourquoi en 2024, il y aura encore des paquebots en juillet et août. Néanmoins, la décrue se chiffre d’ores et déjà avec 33 jours d’escale prévus l’été prochain, encore moins le suivant.
Une nouvelle page à écrire
Des changements à la gouvernance des instances du port sont prévus : Michel Puyrazat, président du directoire depuis dix ans, voit son mandat arrivé à son terme. Le président du Conseil de surveillance Thierry Hautier ne se représentera pas, comme le président du Conseil de développement, René Muratore. Enfin, il s’agit d’élaborer le nouveau projet stratégique du port 2025-2030, une nouvelle page blanche à écrire.
Journaliste Virginie Valadas, montage Hugo Da Silva