Étienne et Arcabas, le père et le fils réunis au musée
Événement : pour la première fois, le sculpteur Etienne est exposé au musée Ernest Cognacq de Saint-Martin-de-Ré. Double événement, il est exposé avec les œuvres de feu, son père Arcabas, l’un des plus grands artistes peintres du XXe siècle. Peintures et sculptures du père et du fils vont se juxtaposer et se répondre du 8 juillet au 5 novembre dans l’écrin du musée de Saint-Martin-de-Ré.
Étienne Pirot est né dans la peinture et dans les arts. Fils de l’artiste peintre Arcabas, de son vrai nom Jean-Marie Pirot, le jeune homme commence ses études universitaires à Ottawa en 1969 où son père enseigne. Il obtient une licence d’arts plastique à Marseille puis comme Arcabas, il étudie dans la capitale, à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts.
Etienne s’inspire de la religion, avec des symboles tels que la colombe, signe de paix, de liberté et de foi. Les thèmes de prédilection de ses œuvres tournent autour de l’amour, de la tendresse, de l’amitié et de la maternité. Il met en lumière des parties du corps, des gestes et des émotions à travers les formes douces et lisses de ses sculptures.
Pour les créer, l’artiste réalise des modèles en résine qui sont ensuite moulés par Kader Ammoury, l’assistant soigneux et “formidable” d’Etienne. Ces moules partent enfin chez un fondeur pour être coulés en bronze. De Paris à Singapour en passant par New York, ces sculptures sont des poésies objetisées exposées et vendues partout dans le monde.
Mais c’est sur l’île de Ré qu’Etienne et son collaborateur travaillent. Son atelier à Rivedoux-Plage est à l’image de ses œuvres, un havre de paix. C’est surtout là qu’Etienne a posé ses valises et tissé de profonds liens d’amitié avec les Rétais.
Tout au long de son parcours, Arcabas, inspiré des récits bibliques, décore et habille des lieux de culte. Il reste connu pour ses créations dans la peinture sacrée où il utilise beaucoup de couleurs et des feuilles d’or.
Il réalise les vitraux de la nouvelle église Notre Dame des Neiges de l’Alpe d’Huez et de la basilique du Sacré Coeur de Grenoble, son dernier travail. Il crée le mobilier liturgique de la chapelle où est inhumé Robert Schuman et aménage des lieux de cultes en Italie et des polyptyques (peinture à plusieurs volets) en Belgique. De la verrerie, à la tapisserie jusqu’à la création de décors et de costumes de théâtre pour la Comédie des Alpes et pour l’Opéra du centre national des arts du Canada, l’artiste a su se diversifier à sa manière, tout en restant fidèle à la peinture.
Arcabas a transmis sa passion pour l’art à son fils Etienne. Ils travaillent même ensemble sur la réalisation du mobilier liturgique de la Cathédrale de Saint-Malo et de Rennes. Les deux artistes vont se retrouver dans une seule et même exposition sur l’île de Ré, lieu qu’ils affectionnent tous les deux.
Musée Ernest Cognacq : 13 Avenue Victor Bouthillier, Saint-Martin-de-Ré
05 46 09 21 22
Journaliste Adélaïde Boutiron