Solidarité : fin de no man’s land pour Noma le Nigérien

La solidarité rétaise n’est pas un vain mot… L’histoire de Noma, venu du Niger en est la preuve. 

Noma est arrivé en France il y a dix ans et à l’île de Ré en avril 2017, pour y travailler dans le maraîchage aux Jardins de Mouillebarbe à Ars-en-Ré. Après trois ans de maraîchage,  il enchaîne avec un autre   boulot agricole, après une formation d’ouvrier viticole à Saintes, il a collaboré avec feu Remy Caillaud, vigneron adhérent à la coopérative Uniré, puis avec son frère Christophe. Hélas, le passeport de Noma doit être renouvelé en 2022 mais cela nécessite un aller et retour au Niger. Hors de question pour lui de se rendre  dans ce pays qu’il a fuit et où une partie au Sahel est aux mains des Islamistes. D’ailleurs, Noma y a perdu quelques amis qui ont été enlevés et assassinés. 

Mais sans passeport en France, plus de carte de travail. Commencent alors pour Noma, deux ans de galère où il vit dans une tente dans les bois du côté d’Ars-en-Ré.

La fin de deux ans d’errance rétaise

Noma a aujourd’hui un toit, un toit provisoire jusqu’à fin mars à la Villa Del Ré. La résidence touristique de La Flotte est gérée par Catherine et Arnaud Quiviger. Les propriétaires du site gardent toujours quelques studettes de leur résidence pour accueillir des personnes en détresse pendant les mois d’hiver. Autre bonne nouvelle pour Noma, ses papiers sont en cours de régularisation : passeport et permis de travail qui lui permettent d’envisager un avenir rétais. 

Un toit pour Noma

Cette issue heureuse qui met fin à deux ans d’errance, il la doit notamment à Françoise Boucard et à Estelle Kreyder, respectivement trésorière et présidente de la ressourcerie associative °Le Dressing à Sainte-Marie-de-Ré. Mais plus largement à une chaîne de solidarité qui s’est mise en place pour aider Noma, avec les antennes du Secours Catholique et des Réstos du coeur de l’île de Ré. Pendant deux ans, dans sa tente, Noma avaient accès à quelques colis alimentaires et à des aides ponctuelles des deux associations caritatives.

Joueur de guitare et de cora

Entouré de rats, vivant dans une humidité constante dans son campement de fortune, surtout depuis les intempéries fréquentes de cette année 2024, Noma n’en peut plus de cette vie précaire. Il  lance alors un SOS aux bénévoles des associations qui l’aident. Il est  mis en relation avec l’équipe du Dressing par les bénévoles du Secours Catholique pour récupérer quelques vêtements chauds il y a deux mois. Françoise a alors mis en branle tout son réseau rétais pour trouver un toit à Noma. Depuis une dizaine de jours, Noma dort au chaud, peut se faire sa tambouille et il envisage même de nouveaux projets : musicien, joueur de guitare et de cora, il est aussi créateur de bijoux et aimerait vendre ses créations sur les marchés à la prochaine saison.  Aujourd’hui, il est assidument présent parmi les bénévoles du Dressing les lundi et mercredi après-midis et même le matin pour la mise en place. Parfois, il y joue même un peu de guitare. 

Noma nous raconte son histoire, une histoire d’exilé avec une issue heureuse.

Interview Virginie Valadas, montage Hugo Da Silva

°Le dressing est une recyclerie associative ouverte les lundi et les mercredi après-midi dans la cour de la mairie de Sainte-Marie-de-Ré (à la place de l’ancienne crèche parentale Les P’tits drôles)

Le bureau de l’association Le Dressing comprend également Ella Brandy en tant que secrétaire.

L’association compte une quinzaine de bénévoles qui se relaient pour trier et mettre en place vêtements, chaussures, petite décoration, vaisselle…