Attentat : la communauté éducative unie et debout
Le 16 octobre était déjà une date spéciale, un triste anniversaire pour la communauté enseignante et plus largement éducative, qui depuis trois ans, organisait une minute de silence dans tous les établissements scolaires en hommage à Samuel Paty, assassiné il y a trois ans par un terroriste islamiste radicalisé.
Depuis ce 16 octobre 2023, elle est devenue une date doublement hommage et tragiquement inscrite dans le calendrier de l’école républicaine, puisqu’il est maintenant question de rendre hommage à Dominique Bernard, professeur de français, lui aussi assassiné dans des conditions tragiques et similaires au lycée Gambetta d’Arras le 13 octobre 2023.
De nombreuses communes de Charente-Maritime ont rendu hommage à ce professeur de français, mort en héros en tentant d’empêcher le terroriste radicalisé de poursuivre sa course sanglante dans l’établissement scolaire. À La Rochelle, un hommage était rendu à 14h près du lycée Dautet en centre-ville, avec une minute de silence et une Marseillaise. Il en était de même dans tous les établissements scolaires de France, comme au collège Les Salières à Saint-Martin-de-Ré. `
Secouée, meurtrie, sidérée, blessée mais unie, debout et solidaire, la communauté éducative s’est aussi rassemblée ce même jour, à 18h dans la cour de la Cité administrative qui accueille les bureaux de l’inspection académique.
Environ 150 personnes ont répondu à l’appel de l’Intersyndicale Éducation, sans arborer de drapeaux d’appartenance à tel ou tel syndicat. Devant des portraits de Samuel Paty et de Dominique Bernard, les prises de parole des différents représentants syndicaux du FSU 17, SNFOLC, FSU- SNUIPP 17 et CGT éduc’action 17 se sont enchaînés pour exprimer le mal-être d’une profession « en danger ».
Les enseignants présents ont regretté que le Directeur académique des services de l’Éducation Nationale (le Dasen) ne se joigne pas à eux. Ils ont dénoncé les suppressions de poste (2500 envisagés en 2024) qui selon eux, contribuent à rendre leur métier plus difficile à exercer, ainsi que les salaires jugés trop bas.
La crise des vocations de l’Éducation nationale pourrait bien s’amplifier encore. Des attentats comme ceux perpétrés contre Samuel Paty puis Dominique Bernard montrent, si besoin était, que l’école républicaine est maintenant devenue une cible pour les islamistes radicaux et les barbares.
Journalistes Hugo Da Silva et Virginie Valadas
Montage Virginie Valadas