Icyle ou comment des détenus réparent vos dérailleurs
Avec l’association Icycle, le recyclage de bicyclette franchit les murs de la prison.
À la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré, l’association Icycle a mis en place un chantier d’insertion. En collaboration avec l’administration pénitentiaire et en particulier le SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation), l’association emploie des détenus sur la base du volontariat afin de recycler des bicyclettes usagées. Dans le quartier de la Caserne, quatre personnes en fin de peine travaillent sur le démontage ou la réparation de vélos.
Coralie Morel, présidente de l’association et cofondatrice de l’entreprise Shoodrik est à l’origine de cette initiative. Basé sur le modèle de « l’upcycling », Shoodrik est né fin 2016 avec Cédric, le conjoint de Coralie. Il a commencé par recycler des pièces de vélos en structures artistiques pour créer des lampes, des sculptures, des portes-clé et différents objets de décoration… Depuis l’activité est en constante évolution. Dans leur nouveau showroom situé dans la zone artisanale du Bois-Plage, quelques centaines d’œuvres ou objets du quotidiens entièrement recyclés sont à la vente.
Et la nouvelle initiative d’Icylcle est aussi le résultat de ce développement. Le dispositif de l’association offre des bénéfices en tous points. C’est un cercle vertueux de A jusqu’à Z. D’une part, il permet de l’insertion en donnant de l’emploi aux personnes détenues.
En France, le taux de récidive des criminels était de 10,7% en 2021 selon une étude menée par Statista. En 2022, 31% des détenus travaillaient. Afin de limiter les risques de récidives, le gouvernement s’est fixé un objectif de 50% selon le site vie-publique.fr. Un emploi lors de la détention permet d’être rémunéré, et surtout d’acquérir de l’expérience. “Les compétences acquises sur les ateliers d’Icylcle sont transversales et faciliteront la réinsertion des détenus dans le milieu professionnel”, affirme Coralie. À l’atelier, “Ils diagnostiquent, démontent, réparent, trient et nettoient les vélos”.
D’autre part, le dispositif permet une réutilisation des vélos autant écologique qu’économique. Tous les vélos sont récupérés, ils proviennent de déchèteries, de professionnels ou/et de particuliers. Ainsi, les deux roues sont triés, suivant leur état, ils sont réparés ou démontés. La plupart des pièces sont réutilisées pour réparer d’autres vélos ou fabriquer des objets à l’atelier Shoodrik.
Enfin, au bout de la chaîne, Icycle contribue aussi à développer les mobilités douces et à soutenir l’économie touristique de l’île de Ré. Dans le cadre d’un partenariat avec la Communauté de Commune de l’île de Ré, chacune des bicyclettes réparées est mise à la location pour les travailleurs saisonniers au prix d’1€ par jour, soit une trentaine d’euros par mois, un coût que peuvent facilement assumer les travailleurs saisonniers, voire leurs employeurs.
Paul Brault
Pour réserver un vélo de fonction : www.icycle.fr
Téléphone au 06 04 50 49 54
E-mail : contact@icycle.fr