Pratique du vélo
Qui ne connaît pas le refrain fredonné
depuis une trentaine d’années sur l’île de Ré et ses fameuses pistes cyclables ? « Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins… A bicyclette ». L’île est aussi célèbre pour ses plages, sa nature préservée, son patrimoine que pour l’usage du vélo qui y est pratiqué. C’est vrai, l’île de Ré a été une pionnière en la matière, avec effectivement 110 km de pistes cyclables aujourd’hui, qui permettent de circuler à vélo sur toute l’île et de relier quasiment chacun des dix villages de l’île de Ré à un autre en site propre. Encore faut-il que les usagers de la petite reine, principalement des vacanciers en juillet et août aient pris la peine de se munir d’une carte des pistes cyclables pour ne pas avoir à rouler sur certains tronçons de départementales où ils prennent des risques et irritent (pour ne pas dire plus) les automobilistes. C’est un peu comme quand on arrive dans une station de sports d’hiver pour pratiquer le ski, la luge ou le snowboard, on commence par se munir d’une carte des pistes de ski !
A force d’être en avance, l’île de Ré était devenue en retard sur la pratique du vélo, à l’heure où le réchauffement climatique et les rapports du Giec préconisent son usage dans les déplacements au quotidien ! Pour aller au boulot, pour faire ses courses, pour relier La Rochelle, voir même pour déménager ou transporter des charges importantes. Aujourd’hui les vélos cargos le permettent. Alors que la bicyclette faisait sa révolution dans les agglomérations, l’usage du vélo à Ré était obsolète et réservé aux touristes principalement, surtout en période de haute fréquentation.
Forte de ce constat, la Communauté de communes de l’île de Ré a véritablement changé de braquet cet hiver dans l’objectif d’établir un schéma directeur cycliste dans l’île de Ré. Une stagiaire a été recrutée depuis début avril pour mener à bien cette mission, dont l’objectif est d’améliorer et développer la pratique du vélo sur les dix prochaines années. Ce schéma comprend la réalisation d’un diagnostic du réseau cyclable existant et des pratiques associées, l’identification des attentes des usagers, la définition des enjeux autour de la mobilité à vélo. Des aménagements à réaliser (tronçons complémentaires, stationnement…) sont identifiés.
Il se pourrait même que les élus de l’assemblée intercommunale délibèrent lors du prochain conseil communautaire de juin sur une aide financière apportée aux Rétais pour favoriser l’achat de vélo à assistance électrique, comme l’ont déjà fait de nombreuses collectivités locales en France.
Ce diagnostic est établi à partir de données chiffrées : un comptage des pratiquants de vélo, grâce à quatre compteurs à vélo qui ont été installés début janvier sur des itinéraires cyclables mais également les résultats d’un questionnaire qui a été soumis aux Rétais et qui est d’ailleurs encore disponible sur Internet jusqu’à la mi-juin. https://bit.ly/3MQeBdl Ainsi, la population est pleinement associée à ce diagnostic.
A noter, que dans une démarche visant à limiter la pollution, la CDC a expérimenté la mise en œuvre d’un revêtement plus écologique appelé Bioklair. Il utilise un liant végétal issu de la sylviculture. Perméable, il rend possible l’infiltration des eaux de ruissellement. Sa durée de vie est similaire à celle d’un enrobé classique routier, contrairement au stabilisé calcaire qui commence à se détériorer après quatre ans. Tris sites ont été choisis pour l’installation de ce revêtement : la piste cyclable de la Route du Fier aux Portes, la piste cyclable à Saint-Martin-de-Ré qui dessert Aquaré et le collège Les Salières et la piste cyclable de la Corniche à Rivedoux-Plage.
Enfin, pour faciliter l’usage du vélo sur l’île de Ré et surtout la cohabitation entre cyclistes et automobilistes, le Conseil départemental met aussi la main au portefeuille pour des travaux. La construction de deux tunnels pour cyclistes a été entérinée par l’assemblée départementale à deux carrefours stratégiques qui provoquaient jusqu’alors de gros embouteillages de voitures et de bicyclettes : au passage devant le cimetière de Saint-Martin-de-Ré et plus loin, pour traverser la départementale à La Couarde. Ces travaux n’auront pas lieu avant 2023, mais leur principe a été validé.
Infos pratiques
Questionnaire sur les pratiques du vélo à l’île de Ré et grande enquête Vélo au quotidien du Conseil départemental de Charente-Maritime
- Pour répondre https://bit.ly/3MQeBdl
- https://la.charente-maritime.fr/routes-transports/grande-enquete-velo-au-quotidien
Le Conseil départemental accélère la cadence aussi
L’assemblée départementale de la Charente-Maritime a choisi la date du 3 juin « Journée mondiale de la bicyclette » pour rendre publique sa grande enquête en ligne qui vise pour la communauté départementale à élaborer un « plan vélo du quotidien ».
Un engagement fort pour que le vélo devienne un moyen de transport à part entière.
Les deux principaux objectifs sont d’accroître et d’optimiser le maillage départemental des aménagements cyclables à vocation utilitaire (accès aux bâtiments publics, aux centres commerciaux, écoles, collèges, gares et haltes ferroviaires), mais il s’agit également de sensibiliser les Charentais maritimes aux bons usages du vélo : savoir rouler, sécurité, technique, auto-réparation et entretien de sa bicyclette.
Le bureau d’études Immergis a été choisi pour réaliser cette étude en trois phases : celle du diagnostic jusqu’en juillet 2022, puis définition d’une stratégie départementale de juillet à octobre 2022, enfin à partir de 2023, programmation et réalisation des travaux pour les dix ans à venir.
Trois façons de prendre la parole sur le site de la Charente-Maritime : l’enquête, la CartoParty, la contribution !
Répondre à un questionnaire composé d’une vingtaine de questions, faire remonter des infos via une « CartoParty », un outil participatif visant à renforcer le recensement des itinéraires existants, repérer les discontinuités cyclables, identifier les aménagements à améliorer, signaler les sites potentiellement dangereux, accidentogènes et témoigner des besoins d’équipements notamment en matière de stationnement et enfin contribuer librement via une adresse électronique générique. Des questionnaires en version papier seront mis à disposition dans chacune des communes de la Charente-Maritime.
Virginie Valadas