Francofolies 2022
Voila, c’est fini
Les Francofolies de La Rochelle édition 2022 : c’est terminé. Je suis en proie à ce qu’on appelle dans le milieu une bonne gueule de bois des festivals. Comprenez donc que, bien que je sois ravie d’avoir dormi plus de huit heures cette nuit, je suis nostalgique à souhait et très triste de ne pas avoir eu à cacher mes cernes ce matin pour aller interviewer celles et ceux qui font la musique aujourd’hui. Il semblerait donc aussi que ce soit la dernière fois cette année que je vous raconte ma vie de journaliste et de festivalière aguerrie.
La grande fête de la chanson française
Au mois de juin, il y a la fête de la musique. Et au mois de juillet à La Rochelle, la fête de la chanson française. Et de la musique francophone dans son ensemble pour être tout à fait précise. Car, cette 37ème édition nous l’a encore prouvée avec brio, aux Francos, il y a de la place pour tout le monde. Pour autant, le festival s’est terminé comme il avait commencé : en mettant à l’honneur la variété. Au programme de la soirée de ce dimanche 17 juillet sur la grande scène du festival : l’excellent Malik Djoudi, la magnifique Clara Luciani, à qui est revenu l’honneur de clore le bal, le showman Julien Doré et, le meilleur pour la fin, le duo père-fils le plus en vogue du moment, Jacques et Thomas Dutronc.
À vrai dire, je ne sais pas ce que j’ai préféré dans ce concert : leur complicité, les classiques du père, l’excellence musicale du fils, la présence sur scène du non moins grand Yarol Poupaud (que les plus férus de musique connaissent notamment pour avoir été le guitariste attitré de Johnny Hallyday), ou l’émotion que j’ai lu toute la soirée dans les yeux de ma mère. Car, pour être à nouveau tout à fait honnête avec vous, c’est bien cela que j’attendais le plus, pouvoir vivre ce moment avec ma maman, invitée par le festival à partager cela avec moi. Les titres, que dis-je les tubes, se sont enchaînés à une vitesse folle, si folle que je n’ai pas vu le concert passer. Nous avons eu le droit à « La Fille du Père Noël », « L’Opportuniste », « Il est 5 heures », sans oublier « Et moi, et moi, et moi » et l’inoubliable « Les Cactus ». Autant de chansons que le public connaissait sur le bout des doigts, ça va sans dire. Et que les fans du fils Dutronc se rassurent, Thomas n’était pas en reste et « J’aime plus Paris » et « Comme un manouche sans guitare » ont elles aussi eu leur heure de gloire.
Ce fut ensuite au tour de Julien Doré d’électriser Saint Jean d’Acre. Il faut dire que le Français sait faire le show. Humour, émotions, fête et lâcher prise : tout y était. Et puis, Julien Doré est une machine à tubes, il a réussi à faire chanter tout le monde, toute génération confondue, notamment sur « Coco Câline », « Le lac » et la plus récente « Nous ». De quoi faire grimper d’encore quelques degrés le baromètre rochelais.
Finalement, et alors que le quatuor de rock français le plus en vue du moment, j’ai nommé Last Train, était en train de retourner La Coursive, Clara Luciani a foulé le plancher de la scène Jean-Louis Foulquier pour nous offrir un final d’exception. Ça tombe bien, je n’en attendais pas moins de celle que tous les festivals se sont arrachés cette année. Impeccablement lookée, en Gucci s’il vous plaît, la jeune femme a rempli son contrat haut la main. Technique vocale impeccable, présence scénique incontestable et grand cru de musiciens (coucou Alban Claudin et Pierre Elgrishi), Clara Luciani sait définitivement comment faire chavirer mon cœur.
150 000 festivaliers à La Rochelle
Pendant cinq jours, et surtout cinq nuits, La Rochelle aura donc vibré, transpiré aussi, et aimé. Un combo parfait. Les 100 concerts, et les 25 Folles Rencontres, ont tous et tous affiché complets. Pour la toute première fois dans l’histoire du festival !
Une édition historique en termes d’affluence (et de pic de chaleur mais ne parlons pas des choses qui fâchent…) qui aura permis à tout le monde de se retrouver. Car après deux années de pandémie mondiale, la 37ème édition des Francos ont avant tout marqué un retour à la vie normale qui nous avait tant manqué.
Allez, je verse une petite larme (une autre), et je vous donne rendez-vous l’année prochaine, toujours en juillet.
Textes et photos Tess Annest de What’s up Thérèse ?