Bain de foule et bain de médias
Le candidat Emmanuel Macron
a fait un déplacement de campagne « surprise » à Fouras-Les-Bains le 31 mars, pour venir y défendre son bilan écologique et présenter les actions qu’il mènera en matière d’environnement, dans la continuité de son premier mandat, s’il est réélu. C’est le deuxième déplacement de campagne qu’il effectue en province. C’est dire que cette « déambulation » comme l’avait dénommée son staff de communication, a été suivie par la totalité des médias nationaux français et même par certains médias internationaux comme la BBC. Le bain de foule du candidat était aussi un bain de médias.
Pourquoi la petite station balnéaire de Fouras-les-Bains ? Parce que la commune a une décharge située près de l’océan qui est promise à une dépollution financée par l’Etat, tel qu’Emmanuel Macron l’avait annoncé lors de l’Ocean Summit de Brest récemment. Au delà de la symbolique sur le site qui sera dépollué, le candidat est venu en terres charentaises maritimes pour une opération de communication (d’où l’accréditation de plus d’une centaine de médias) pour chasser sur les terres de la gauche et précisément des écologistes.
Après un bain de foule dans la rue piétonne de Fouras-les-Bains où il n’a pas rechigné à aller au contact avec les habitants, dans une ambiance de cohue généralisée entre les perches des micros, les caméras et appareils photos, le candidat LREM s’est posté sur la place du Marché de la petite commune pour dérouler son bilan en matière d’environnement et défendre l’idée de la transition écologique telle qu’il entend continuer de là mener.
Il a parlé quinze minutes, sans filet pour évoquer la transformation de l’agriculture, « l’une des transformations le plus radicales à mener… Nous avons doublé les surfaces en bio et nous devons continuer ainsi, nous devons multiplier par 20 les exploitations avec la norme HQE (Haute qualité environnementale). » Concernant l’industrie, Emmanuel Macron évoque un modèle toujours productiviste, mais où seront injectés plusieurs milliards d’euros avec France 2030, pour « décarboner l’industrie« . Il a soumis l’idée d’une rémunération des grands patrons qui prendrait en compte le bilan écologique des entreprises qu’ils dirigent. Emmanuel Macron a également déroulé un plaidoyer en faveur de la chasse, comme indispensable à la régulation de la faune. Renvoi d’ascenseur envers le président de la fédération des chasseurs qui a récemment annoncé publiquement qu’il voterait Emmanuel Macron.
Le candidat n’a pas omis de parler des mobilités et du développement de transports collectifs à l’électricité et à l’hydrogène et des financements à venir pour aider les collectivités locales à favoriser la pratique du vélo.
Il a conclu cet exposé par la présentation de la politique énergétique qu’il souhaitait mettre en place afin de garantir plus de souveraineté à la France en la matière et moins de dépendance aux énergies fossiles : sobriété et mix énergétique, avec le nucléaire et des nouveaux EPR mais aussi avec les énergies renouvelables : solaire et éolien. Concernant l’éolien en mer, sujet particulièrement concernant pour la Charente-Maritime, il a réaffirmé le projet de produire 40 gigawatts sur le littoral français et de développer une filière industrielle française de l’éolien marin, « en concertation » et en même temps.
Virginie Valadas