Projet de parc éolien en mer
Une petite dentelle blanche à l’horizon.
Même depuis le port de la Cotinière à Oléron (le point le plus près du projet de parc à l’emplacement choisi par l’état), les éoliennes en mer ont un impact visuel minime. Ces photomontages ont été dévoilés à la presse le jeudi 1er décembre à l’invitation du préfet de Charente-Maritime, avant d’être diffusés au grand public dès le vendredi 2 décembre sur le site Internet de la préfecture de Charente-Maritime et sur le site gouvernemental qui regroupe toutes les informations sur les projets de parc éolien en mer de France.
Dans ce reportage, Franck David, directeur de la société Géophom qui a réalisé les photomontages nous explique le protocole rigoureux mis en place pour créer ces images virtuelles. D’abord des vues panoramiques sont réalisées puis grâce à un logiciel 3D, ces photographies sont associées à une modélisation des éoliennes, via des savants calculs qui prennent en compte la pression atmosphérique, la luminosité, la météo, la courbure de la terre.
Une visionneuse de six photomontages est disponible en ligne : trois depuis la Cotinière, du port, de la digue, de l’Anse des Pins, puis depuis la pointe de Grignon à Ars-en-Ré, du pied du phare de Cordouan et enfin de la pointe de Grave. Ces photomontages sur l’impact paysager du futur parc éolien au large d’Oléron ont été présentés à la presse en préfecture de La Rochelle le jeudi 1er décembre. Dans le débat public qui a eu lieu l’hiver dernier, l’impact visuel avait été l’un des sujets de controverse des éoliennes, comme la pratique de la pêche professionnelle et la biodiversité. C’est pourquoi, dans le cadre de la concertation, l’état veut jouer la transparence.
Pour rappel, Le 27 juillet dernier, l’Etat entérinait le projet du parc éolien en mer Sud-Atlantique mais avec une nouvelle localisation, hors Parc Naturel Marin, à 39 km des côtes oléronaises, à 45 km de la pointe de Grignon à Ars-en-Ré ou encore à 53 km du phare de Cordouan. Il est envisagé un parc de 66 éoliennes hautes de 226m pour une puissance de 1GW ou 1000 MW pour une mise en fonctionnement en 2030, puis dans un deuxième temps, d’un second parc de même puissance.
Alexandra Bonnet, directrice de l’Ecole nationale supérieure des paysages de Versailles était invitée par le préfet de Charente-Maritime (en visio) à contextualiser cette présentation des photomontages. Selon elle, il est légitime que l’impact paysager de l’installation d’un parc éolien en mer soit questionné par le public et ne fasse pas consensus. Car chacun réagit selon sa culture, son âge, son environnement familial et social. Le rôle des paysagistes est donc de travailler à l’acceptabilité, voire à la désirabilité de ces nouveaux « paysages énergétiques » qui sont ceux de « l’après-pétrole ».
Virginie Valadas