Route du Rhum
Antoine Cornic a la banane,
une banane toute antillaise ça va de soi, à l’heure de reprendre la mer le mardi 29 novembre pour convoyer son Imoca dans le sens retour vers son port d’attache de La Rochelle, avec à son bord deux des membres de son équipe Human Team : Jean-Baptiste Glin et Laurent Bedarides.
Le Rétais avait mis pied à terre à Pointe à Pitre un peu moins d’une semaine avant, bouclant ainsi sa Route du Rhum en 14 jours, 7 heures, 34 minutes et 25 secondes, ce qui lui a permis de se classer 22e dans la catégorie des Imoca (sur 38 Imoca au départ). La semaine en Guadeloupe aura permis à son équipe de souder pour réparer la quille qui avait été endommagée après un choc avec un « ofni » en pleine nuit à quelques jours de l’arrivée.
Rentrer avec le bateau et la quille réparée sans forcer permet d’éviter un coûteux retour du bateau par cargo. Car si Antoine Cornic a du soleil antillais plein les yeux, il garde les yeux rivés sur un calendrier serré qui doit le conduire jusqu’au départ du Vendée Globe en 2024.
Il nous a livré ses impressions avant de reprendre la mer pour retraverser l’Atlantique dans l’autre sens, sans la pression de la course cette fois.
Infos pratiques
Route du Rhum
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Pour sa première Route du Rhum, Antoine Cornic, sous pavillon d’Human Immobilier et d’Ebac, société niortaise spécialiste de literie en plastique recyclé, a terminé 22e sur 38 participants dans la catégorie Imoca.
« C’était très intense »
Les Rétais : Quelles ont été tes sentiments sur cette course en posant pied à terre ?
Antoine Cornic : C’était très intense. Très fatigant, c’est sûr que je n’ai pas beaucoup dormi mais c’était vraiment super. La première semaine a été difficile moralement et physiquement, ça tapait fort. Puis après, une fois qu’on avait fait « le tour de la dorsale », ç’est devenu plus intéressant. On est vraiment rentré dans la course, chacun a pris des options différentes et certains ont creusé l’écart. C’était très cool, il y a eu alors une compétition dans la compétition, notamment entre nous les vieux bateaux à dérive.
Puis après, il y a eu la quille cassée après ce choc dans la nuit. Cela m’a ralenti vraiment pendant 24h, j’ai hésité puis je me suis dit qu’il fallait que j’arrête de me prendre la tête et que je tire le maximum du bateau sur les quatre derniers jours. J’ai même navigué toute une phase sous grand gennaker (voile utilisée pour les allures portantes, ndlr).
Je suis hyper content de mon équipe, le bateau a été très bien préparé et moi, je n’ai pas trop mal navigué, ça libère de la pression pour la suite… Mais oui, sur cette Route du Rhum, nous cochons toutes les cases : la compétition sportive, l’aventure, la qualification pour le Vendée Globe.
Quelle est la suite du programme ?
Lulu (Jean-Charles Luro, le responsable du projet) ne rentre pas avec nous sur le bateau, mais il prend l’avion dès demain, cela nous permet de gagner quinze jours sur le remplacement de la quille. Il a déjà des rendez-vous qui s’enchaînent dès qu’il sera sur le sol rochelais. Il y a le dossier à gérer avec un architecte pour « designer » la nouvelle casquette du bateau. Puis il faut préparer les chantiers d’hiver : démâter le bateau, virer toutes les voiles : celles de course et celle de convoyage. Je veux mettre tout le monde en congés pour les quinze jours de Noël et du 1er de l’an, ils l’ont bien mérité. Moi, je vais faire la tournée des popotes en début d’année, aller voir tous les partenaires. Puis dès le printemps, c’est reparti : les courses de qualification, un Human Tour pour moi… Il n’y a pas de temps mort.
Texte : Virginie Valadas
Photos Human team