Communauté de communes de l’île de Ré
100 euros pour aider
les résidents permanents à l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE), sur simple présentation d’une facture émanant d’un commerçant rétais et sans condition de ressource, c’est la mesure symbolique prise par les élus communautaires sous la houlette de Lina Besnier, vice-présidente de la Communauté de communes déléguée aux mobilités. La collectivité monte d’une vitesse pour mettre en place une politique cyclable visant à favoriser les trajets du quotidien à bicyclette. C’est un véritable coup d’accélérateur des élus en faveur des Rétais pour les inciter à s’équiper d’un VAE et à moyens et longs termes à abandonner, autant que faire se peut, la voiture au profit du vélo.
A noter que cette aide sera attribuée à partir du mois de septembre aux personnes majeures disposant d’une résidence principale sur l’île de Ré, que le vélo qu’il soit neuf ou d’occasion, doit respecter la législation en vigueur et qu’il doit être acheté auprès d’un vendeur-réparateur rétais. Ce qui signifie que pour un achat dès ce mois de juillet avec facture, l’aide pourra fonctionner de manière rétroactive. Tout sera expliqué sur le site de la Communauté de communes à la rentrée. Ainsi les loueurs de vélos rétais pourront également y trouver matière à soutien à leurs activités, il n’est pas rare qu’ils vendent à moitié prix des vélos d’occasion en fin de saison estivale. Les dirigeants de la chaîne de magasin Cycland ont déjà été approchés par certains élus dont Lina Besnier. Cette aide de la collectivité locale peut se doubler d’une aide de l’état mais cette fois, sous condition.
Relier Saint-Martin-de-Ré à la place de Verdun en moins d’une heure
L’objectif fixé est de relier Saint-Martin-de-Ré à la place de Verdun de La Rochelle en moins d’une heure.Pour symbolique et forte qu’elle soit, cette mesure n’est qu’une des propositions du schéma directeur cyclable que veut mettre en place la Cdc de l’île de Ré dès 2023, un schéma ambitieux à échéance de 2030 qui va nécessiter également des investissements et des chantiers d’ampleur. Coût estimé dans une fourchette située entre 5 et 10 millions d’euros, suivant que l’ensemble des chantiers sera suivi par l’Etat ou pas pour l’attribution des aides financières et les autorisations de travaux. Il s’agit de repenser les trajets des Rétais pour des usages quotidiens : maison-travail, maison-école, maison-équipements sportifs, maison-zone de chalandise et de commerces… Et pour cela, il faudra élargir certaines pistes cyclables existantes, mais aussi en créer de nouvelles et notamment des voies cyclables directes, qui n’offrent pas forcément la meilleure vue sur tel ou tel monument, port ou le passage dans des champs ou des ruelles charmantes mais qui sont plus rapides et plus sécurisés.
Infos pratiques
Communauté de communes de l’île de Ré
- Rue du père Ignace,
- 17410 Saint-Martinde-Ré
www.cc-iledere.com
Pour financer ces futurs chantiers,
Lionel Quillet le président de la Cdc de l’île de Ré et ses collègues élus ont une botte secrète : utiliser une partie de l’argent de l’écotaxe. Sauf que pour l’instant, l’écotaxe ne permet pas de financer du cyclable. Pour rappel, l’écotaxe est prélevée au passage du pont de Ré quand son tarif est élevé en période de haute saison touristique et cette taxe doit servir uniquement à des travaux de remise en valeur des espaces naturels et à de la protection environnementale. Pour pouvoir ajouter l’utilisation d’une partie de l’écotaxe à des travaux d’aménagement cyclables, les élus rétais comptent sur le soutien du député Olivier Falorni récemment réélu qui devra défendre cette idée auprès ses collègues de l’hémicycle. La question a déjà été abordée entre les élus du territoire et le député s’est engagé à défendre cette modification d’usage de l’écotaxe quand l’heure viendra. Des revêtements de certaines pistes cyclables devront aussi être refaits, notamment partout où il y a du calcaire.
Une continuité de voies cyclables entre l’île et le continent et entre les dix villages
Avec 130 voies de pistes cyclables déjà existantes, l’île de Ré dispose d’un atout de taille en faveur d’une politique cyclable exemplaire. Pour rendre cet atout encore plus performant, Lionel Quillet et Lina Besnier comptent sur la participation des dix élus, mais aussi des associations partenaires (le Vélo Club rétais, les Amis de l’île de Ré, Ré Avenir et l’Association des Usagers du pont et des transports de l’île de Ré) ainsi que sur le comité consultatif citoyen. Le département devra également mettre la main au porte-monnaie pour des travaux visant à construire des tunnels permettant aux vélos de traverser les routes départementales à certains carrefours névralgiques de traversée, comme devant le cimetière de Saint-Martin-de-Ré et à La Couarde-sur-Mer.
Dernier point d’achoppement et pas des moindres : réduire les conflits d’usage de la route entre automobilistes et cyclistes. Pour cela, le respect du code de la route reste encore le meilleur argument à faire valoir. Ainsi, il faut réapprendre l’usage de certains panneaux comme celui de « la zone trente avec la mention d’un petit cycliste » qui signifie qu’alors, mais alors seulement, le cycliste est autorisé à prendre un sens interdit à vitesse réduite.
Dans le processus de diagnostic réalisé de début avril à la fin mai, des compteurs à vélo ont été installés, et ces compteurs se sont parfois affolés, comme ce jour du week-end de l’Ascension où 12800 vélos ont été comptabilisés dans la même journée au Martray à Ars-en-Ré. Voilà pourquoi il y a aussi de sérieux embouteillages à bicyclette. D’autant que certains nouveaux équipements sont aujourd’hui très larges.
Pour venir en aide et répondre aux cyclistes égarés, l’équipe de sept jeunes saisonniers est en place sur les différents points relais de l’île de Ré (dans les cabanes sur les pistes cyclables) et un binôme de patrouilleurs sillonne aussi depuis cette semaine les pistes cyclables du nord au sud de l’île de Ré. Ca roule pas mal à l’île de Ré et demain, ça roulera encore mieux.
Virginie Valadas