Lutte contre les violences sexuelles et sexistes
L’île de Ré : une carte postale,
un paradis pour les vacanciers, un cadre idyllique avec ses plages, ses pistes cyclables, son ensoleillement et ses grands espaces naturels. Mais voilà une information qui risque d’écorner quelque peu la carte postale. L’île de Ré, c’est aussi un nombre important de violences intrafamiliales et de fait, de violences sexuelles et sexistes, proportionnellement à la population et au nombre d’habitants.
Emilie Sandoval, informatrice juridique au service d’aide aux victimes du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) est bien placée pour le savoir, elle qui tient une permanence le premier mardi de chaque mois à la mairie de Saint-Martin-de-Ré : « d’ailleurs confirme-t’elle, comme c’est un petit territoire où tout le monde se connaît, souvent les femmes qui nous contactent préfèrent être reçues dans nos locaux à La Rochelle où elles sont assurées de leur anonymat ». La confidentialité est un élément essentiel pour permettre aux victimes ou aux témoins de franchir le pas et aller toquer à une porte pour être écoutée, aidée, prise en charge.
Comme le souligne également cette spécialiste de l’aide aux victimes : « ce sont de longs parcours ».
L’occasion était donnée à la presse de découvrir les locaux du CIDFF à La Rochelle et de connaître tous les dispositifs mis en place depuis 2018 et le Grenelle contre les violences conjugales en 2019, dans le cadre de la Semaine contre les violences sexuelles et sexistes.
Dans ce reportage Hervé Charles, le vice procureur de la République auprès du tribunal de La Rochelle ajoute : « Nous enregistrons beaucoup plus de plaintes qu’il y a quelques années (environ 600 l’an passé), mais il faut prendre en compte que la parole s’est libérée depuis trois ans » Et c’est tant mieux.
Aujourd’hui, la prise en charge des victimes, des témoins, des enfants notamment et des auteurs a considérablement évolué. Parmi les dispositifs qui permettent de prévenir les récidives de violence conjugale ou même de féminicides : les téléphones grave danger, les bracelets anti-rapprochement. Plus d’une centaine de bracelet grave danger a été distribuée en Charente-Maritime en 2022. Avant 2018, il y en avait zéro en circulation sur le département. Le parquet de La Rochelle/Rochefort a traité environ 500 dossiers de violences sexuelles et sexistes en 2022. L’efficacité des mesures mises en place est réelle et commence à se traduire sensiblement dans les chiffres.
Aujourd’hui les différentes instances d’aide aux victimes accèdent au même niveau d’information et travaillent de concert : parquet, gendarmerie, commissariat, collectivité territoriale et associations comme le CIDFF.
Dans le cadre de la semaine de lutte contre les violences sexuelles et sexistes et plus précisément de la journée du 25 novembre, de nombreuses manifestations sont organisées dans toute la Charente-Maritime, avec des pièces de théâtre, des projections, des débats, des cours de self défense, des interventions dans les collèges et lycées.
A l’île de Ré, les deuxièmes rencontres rétaises des acteurs du social auront lieu le 25 novembre sur ce thème. Attention, cette journée n’est pas ouverte au grand public, elle est réservée aux professionnels et aux associatifs qui oeuvrent dans l’action sociale. Il y sera question avec différents intervenants professionnels, des phénomènes d’emprise, des mesures mises en œuvre par la justice, comment la parole des victimes est aujourd’hui accueillie, comment parvenir à la séparation et à l’éloignement, comment se reconstruire après…
Les numéros de téléphone à connaître :
Arrêtons les violences : le 3919
Gendarmerie/Police : 17 ou 112
Urgences médicales : 15
Urgence par SMS : 114
Hébergement : 115
Pour en parler et s’informer, service d’aide aux victimes du CIDFF : 0546510250
Pour signaler une violence en ligne https://arretonslesviolences.gouv.fr
Virginie Valadas