Francofolies 2022
Il est 17h30 quand s’ouvrent enfin les portes
de la Scène Jean-Louis Foulquier ce mercredi 13 juillet 2022. L’heure est venue de déclarer la 37eme édition des Francofolies de La Rochelle ouverte. Les pros sont déjà là depuis quelques heures, les bénévoles sont en place et les festivaliers, venus en masse applaudir Annie Lalalove, Asaf Avidan, Gaëtan Roussel, Mika et Calogero, sont prêts. Les plus courageux sont arrivés tôt cet après-midi (ou ce matin) sur le Vieux-Port de La Rochelle. C’est d’ailleurs certainement les mêmes qui se pressent pour être les premiers devant les barrières de sécurité.
Je vais vous faire une confidence : cette image m’avait sacrément manqué. Pourtant, ce n’est pas faute de courir les salles de concerts, les théâtres et les festivals toute l’année à Paris. Mais les Francofolies de La Rochelle, c’est autre chose. Parce que c’est le festival référence en matière de scène francophone, parce que c’est l’été et surtout, parce que c’est chez moi. Et quel bonheur de se rendre compte, qu’à force de travail, de patience et de persévérance, j’exerce mon métier depuis ma ville natale avec la plus grande liberté. Mais trêve de bavardages, vous vouliez savoir ce qu’avez donné cette première journée non ? Laissez-moi donc vous raconter.
Une première journée placée sous le signe de la poésie
Ce mercredi, les festivités ont commencé à 15h au théâtre Verdière, l’une des salles de la Coursive. Car, oui, les Francos ne se résument pas à l’immense scène Jean-Louis Foulquier. Bien au contraire. Les Francofolies c’est aussi et d’abord un endroit de rencontres. Entre un artiste et son public bien sûr, mais aussi entre des nouveaux noms de la scène actuelle, et des festivaliers venus se laisser surprendre. Et il se trouve que ce mercredi le programme était des plus éclectiques à La Rochelle. Au programme : Fishbach, Zaho de Sagazan, Bobbie, Meskerem Mees, l’illustre Sofiane Pamart et, mes favorites, Coline Rio, Barbara Pravi et Emma Peters. Trois jeunes femmes qui, chacune dans leur style, font la nouvelle scène musicale. Et toutes ont un point commun non-négligeable à mes yeux ; elles ont toutes une plume aiguisée et un regard poétique sur le monde qui les entoure. À l’origine de la plupart de leurs textes, elles savent mettre des maux sur les mots de la génération qui est la mienne, mais aussi illuminer nos quotidiens avec des titres plus dansants. En atteste la chanson qui sera mon tube de l’été 2022 : « C’est bon » de Emma Peters.
Les plus curieux d’entre-vous apprécieront aussi pour sûr la programmation, toute aussi riche, de la petite scène Rochelle Océan, située à côté de la grande roue. En plus, elle est 100% gratuite et le village responsable et engagé qui l’entoure vaut lui aussi le détour. Les festivités y débutent tous les jours aux alentours de 17h.
Infos pratiques
Francofolies de La Rochelle du 13 au 17 juillet 2022
https://www.francofolies.fr
Mika et Gaëtan Roussel électrisent la scène
Je vous le disais en début d’article, sur la Scène Jean-Louis Foulquier, le marathon musical a débuté assez tôt ce mercredi 13 juillet. Et c’est Annie Lalalove qui a eu le privilège d’en donner le coup d’envoi. Quelques minutes plus tard, Asaf Avidan a tout bonnement envoûté La Rochelle. Avec son timbre de voix bien à lui et ses notes parfois très aiguës, l’auteur-compositeur-interprète israélien a bluffé tout le monde en envoyant valser quelques notes très haut vers le ciel.
Puis ce fut l’heure de la fête. Et à ce compte-là, Gaëtan Roussel peut de loin se targuer d’en être le roi. Qu’il entonne ses nouveaux titres, reprenne son tube « Help myself », ou fasse de Saint Jean d’Acre une véritable chorale grâce à « Léa », un carton qu’il doit à ses années Louise Attaque, il a le don de mettre tout le monde d’accord. Et ce ne sont pas les quelques 12 000 festivaliers, tous plus bouillants les uns que les autres, qui nous diront le contraire.
D’ailleurs, revenons sur ce terme : bouillant. Parce que c’est bien le premier qui me vient à l’esprit au moment de repenser à la prestation vitaminée, que dis-je endiablée, de Mika. Celui qui a dû faire preuve d’une extrême patience- bonjour Monsieur le Covid-, pour fouler à nouveau les planches de cette fameuse scène rochelaise, était bien décidé à ne pas en rester là.
S’il est monté sur scène en baillant et en s’étirant (mais sur son piano tout de même), il ne lui a fallu que quelques minutes pour électriser le public rochelais. Pas de panique, ce n’était donc là qu’un simple échauffement. Les titres phares se sont alors enchaînés : « Lollipop », « Big Girl (You Are Beautiful) », « Elle me dit », « We are golden »… Sans oublier l’inoubliable « Relax (Take It Easy) », dont toute ma génération se souvient avec douceur, et qu’elle n’a d’ailleurs pas pu s’empêcher de reprendre à tue-tête hier soir. Mika nous a offert un show à l’américaine, et il n’a pas hésité une seule seconde à mouiller le maillot. Et à le faire tomber à plusieurs reprises.
Il faut dire que le mercure s’est vite emballé (et je ne parle pas ici de la température extérieure déjà très élevée). Et on l’aurait volontiers laisser s’emporter une ou deux heures de plus. Heureusement pour nous, la fin du concert de Mika n’a pas rimé avec fin de soirée puisque Calogero est venu clore le bal. Il nous a rappelé à quel point il était un grand musicien, et un grand showman par la même occasion. Et je dois bien l’avouer, j’ai pris beaucoup de plaisir à perdre ma voix sur les fameux « Un Jour Au Mauvais Endroit » et, bien évidemment, « En apesanteur ». Un karaoké à ciel ouvert !
Alors, que nous réservera cette nouvelle journée aux Francofolies de La Rochelle ? Réponse dans quelques heures. En attendant, je file applaudir l’un des Canadiens qui fait chavirer mon coeur en ce moment, Les Louanges. Mais pour en savoir un peu plus à son sujet, il va vous falloir faire preuve de patience… À demain Les Rétais !
Tess Annest (ou What’s Up Thérèse pour les intimes)
Photos Tess Annest et DR