Des réserves d’eau qui font débat
Benoît Biteau, agriculteur en Charente-Maritime
et élu européen (Groupe des Verts/Alliance libre européenne) est aujourd’hui une voix qui porte au delà des frontières de la France pour défendre un modèle agro-écologique.
Il était invité en tant qu’intervenant à l’occasion d’une réunion publique organisée par les élus du Groupe d’Expressions Multiples (GEM) à la Communauté de Communes de l’île de Ré sur le thème de la qualité de l’air. Nous avons profité de son escapade rétaise pour l’interroger sur la polémique qui a focalisé les médias pendant le week-end des 29 et 30 octobre, au sujet des réserves de substitution d’eau aussi appelées méga-bassines par leurs opposants.
Une manifestation était organisée à Sainte-Soline en Deux-Sèvres pendant ce week-end à l’appel d’un collectif de 150 associations et groupes à vocation écologique, pour protester contre le projet d’installation d’une nouvelle réserve d’eau par et pour des agriculteurs irrigants. Des agriculteurs irrigants réunis au sein de la Coop de l’eau.
La préfète des Deux-Sèvres avait interdit la manifestation, celle-ci a été maintenue par les organisateurs mais les manifestants (plus de 5000 personnes) se sont heurtés à un déploiement de forces de l’ordre. Des heurts ont eu lieu. Cela a permis au débat d’être largement médiatisé, notamment par les chaînes de télévision nationales. Et le sujet des bassines qui jusqu’alors ne dépassait pas les frontières de la Nouvelle-Aquitaine est maintenant connu de tous.
Benoît Biteau était présent à cette manifestation, il est un fervent opposant à ces protocoles agricoles financés par l’Etat au profit d’une agriculture extensive qu’il n’a de cesse de dénoncer. Mais au delà du clivage et de la division du monde agricole en deux camps qui semblent irréconciliables, il nous a semblé interessant de l’interroger quatre jours après les événements, sur les moyens de sortir de cette impasse.
Selon lui, c’est à l’état de réunir les interlocuteurs autour de la table, en prenant en compte l’avis des experts scientifiques. Il n’exclut pas l’idée d’une concertation organisée par la Commission nationale du débat public (CNDP) sur un thème qui dépasse largement la sphère agricole, puisque, toujours selon lui, il concerne l’alimentation, la santé, le réchauffement climatique, la biodiversité et surtout une ressource commune et partagée : l’eau.
Virginie Valadas