Circonscription de La Rochelle/Ré
Ils étaient dix-sept candidats en 2017
à briguer le mandat de député sur la circonscription de La Rochelle/Ré, la première de Charente-Maritime. En 2022, ils ne sont plus que onze. Mais là où la situation aurait pu gagner en clarté et en simplicité, elle semble plus confuse que jamais pour les électeurs «modérés », sauf à choisir les camps marqués politiquement, ceux de Nupes (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale derrière Mélenchon) et de Lutte Ouvrière d’un côté et ceux du RN et de Reconquête (le parti d’Eric Zemmour) de l’autre, sans oublier la candidate du parti animaliste et les candidats indépendants.
Là où règne la confusion, c’est au centre, centre-gauche et centre-droit, où les électeurs ont le choix entre quatre candidats. Il y a là un quatuor qui défend des idées dans un mouchoir de poche, avec pour tous l’écologie et le pouvoir d’achat en porte étendard et en thèmes transversaux. Pas facile à suivre pour qui va mettre son bulletin dans l’urne.
Petit retour en arrière : dès septembre 2021, le député sortant Olivier Falorni annonçait être candidat à sa succession. Normalement, le sortant est le dernier à sortir du bois. Olivier Falorni a fait un pied de nez aux habitudes. Il veut notamment poursuivre deux des combats qui lui tiennent à cœur : le droit à mourir dans la dignité et la défense des animaux avec la création d’un Défenseur des droits des animaux, une idée dont il confie volontiers que c’est Robert Badinter en personne qui lui a soufflé à l’oreille. Il dit avoir besoin de ce troisième mandat pour aller au bout de ce qu’il a entamé. Pendant son premier mandat, il s’est fait connaître, pendant le second, il a assis sa position en tant que député « libre et indépendant » au sein de l’Assemblée nationale, mais il estime de pas avoir dit son dernier mot. Dont acte.
En février 2022, c’est la jeune adjointe de Jean-François Fountaine Marie Nédellec, socialiste assumée et élue à La Rochelle depuis les municipales de 2022 qui ouvre le ban de l’opposition à Olivier Falorni en annonçant sa candidature également. Elle veut faire barrage au sortant. Pourtant, quelques années auparavant, ils auraient été dans le même camp sur les bancs de l’assemblée. Ca se complique un peu.
Les Républicains eux, déclarent forfait. Un peu plus d’un mois avant l’élection présidentielle, ils annoncent qu’ils n’auront pas de candidat sur la circonscription. Bruno Leal en a marre d’enfiler le costume du perdant et il n’y a personne qui veut endosser ce rôle. C’est compréhensible sur une circonscription plutôt acquise au centre-gauche.
Les mois passent, chacun fourbit ses armes. De l’autre côté du pont, à l’île de Ré, Véronique Richez-Lerouge, présidente du Modem17 est dans les starting blocks pour être investie par la Majorité présidentielle en cas de victoire d’Emmanuel Macron à l’Elysée. L’élue départementale de La Couarde « se sent investie d’une mission, elle dit avoir des combats à mener, au niveau national comme au niveau local« , sur l’alimentation notamment qu’elle aimerait partout saine et locale, mais aussi sur la défense des arbres, sur le handicap, sur la protection animale. Tiens donc, comme un certain Olivier Falorni.
Infos pratiques
Les élections législatives auront lieu les 12 et 19 juin 2022.
- Les candidats sur la première circonscription sont
- Véronique Richez-Lerouge
- Olivier Falorni
- Agnès Chair
- Philippe Pair
- Martine Madelaine
- Antoine Colin
- Jean-Marc Soubeste
- Nadine Tanguy
- Marie Nédellec
- Emma Chauveau
- Nicolas François
Le résultat de l’élection présidentielle
redessine le casting localement. Emmanuel Macron est réélu, Marine Le Pen finit deuxième et sur la troisième marche du podium, Jean-Luc Mélenchon est à une aiguille de pin de la qualification et se voit déjà premier Ministre, une fois la défaite digérée.
L’Union Populaire devient La Nouvelle Union Populaire et Sociale (Nupes) et c’est l’écologiste Jean-Marc Soubeste qui est adoubé par Nupes sur la circonscription. Il était volontaire pour y aller. Le conseiller départemental EELV fait l’unanimité à gauche localement, y compris pour la jeune Aurore Four initialement choisie par l’Union Populaire et pour le communiste Brahim Jlalji. L’un et l’autre retirent leur candidature sans hésitation. Jean-Marc Soubeste lui, se dit « prêt à représenter cette gauche unie et à défendre les grandes lignes du programme de Jean-Luc Mélenchon« : smic augmenté, retraite à 60 ans et surtout la bifurcation écologique. « Les Français ont montré qu’ils voulaient du changement » dit-il, prêt à incarner ce changement à La Rochelle/Ré.
Les investitures de la majorité présidentielle tardent, elles, à arriver. Elles doivent correspondre à la composition du nouveau gouvernement. Cela ressemble à une histoire de pions déplacés sur un échiquier : là il faut une femme, ici un Modem, là un Renaissance (ex La République en Marche) et ici, quelqu’un du mouvement Horizons (le parti créé par Edouard Philippe). Bref, c’est une jolie tambouille. Une vraie « pétaudière » dit même Olivier Falorni. Et le couperet tombe. C’est finalement Martine Madelaine qui est investie. Professeur d’histoire géographie dans un lycée de La Rochelle, elle est aussi élue En marche dans la majorité de Jean-François Fountaine. Le président de l’agglomération rochelaise et maire de La Rochelle se retrouve avec deux adjointes devenues adversaires politiques. Il choisit de soutenir sans équivoque la socialiste Marie Nédellec. Pas facile à suivre.
Le nom de Véronique Richez Lerouge aurait été jusqu’au dernier moment sur le bureau élyséen d’Emmanuel Macron et peu avant minuit, ce dimanche 15 mai, c’est finalement celui de Martine Madelaine qui sortait du chapeau.
La conseillère départementale rétaise est tombée de cheval mais est remontée sur sa monture 48h après. Elle s’était préparée. Elle y va. Forte de quelques soutiens départementaux à droite et pas des moindres, elle veut incarner cette droite centriste qui n’est finalement représentée par aucun candidat. Elle défend une posture « sans étiquette mais avec des convictions», après s’être mise en congé du Modem.
Alors là, l’électeur n’y comprend plus grand-chose. Il est dans le trouble le plus total. D’autant plus que depuis lors et la fin des déclarations officielles en préfecture vendredi 20 mai à 18h, la campagne a pris un sacré coup d’accélérateur avec des réunions publiques un peu partout, du tractage, du collage, des tournées de popotes sur les marchés, des présences dans les tribunes des événements sportifs et culturels. Impossible de tout suivre et surtout, impossible de faire un pronostic.
Ce flou au centre accentuera-t-il la prime au sortant ? Y aura-t’il une triangulaire ? Cette concentration au centre va-t’elle faire l’affaire de la représentante du Rassemblement National ou de Reconquête ? Le suspense reste entier autant que le flou artistique…
Virginie Valadas
Voici quelques rendez-vous rétais à venir. Nous les diffusons dans la mesure où nous avons été informés de ces rendez-vous.
Véronique Richez-Lerouge animera une réunion publique le mercredi 25 mai, salle des Fêtes de la mairie de La Flotte à 18h30, puis une autre à La Couarde-sur-Mer, salle des Associations le jeudi 26 mai en fin de journée.
Olivier Falorni animera une réunion publique salle des Fêtes d’Ars-en-Ré le vendredi 27 mai à 18h30.
Jean-Marc Soubeste vient faire un tour de l’île de Ré à vélo les 28 et 29 mai, il vient à la rencontre des Rétais, . Il sera accueilli à Rivedoux-Plage le 28 au matin à 9h30. Il animera une réunion publique le 31 mai à 18h30, salle des Paradis à Sainte-Marie-de-Ré .